L’arbitrage de Macky Sall divise l’opposition
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Si pour la coalition des partis non alignés, l’arbitrage du président de la République sur le mode de scrutin à adopter aux prochaines élections locales du 29 juin 2014 a violé les dispositions qui encadrent l’organisation des scrutins au Sénégal, il n’en est rien pour l’autre frange de l’opposition réunie dans la coalition Boolo taxawu askan wi selon qui Macky Sall a coupé la poire en deux.
L’opposition sénégalaise ne parle pas le même langage sur l’arbitrage du président de la République à propos des deux points d’achoppement qui divisaient les différents protagonistes qui prenaient part aux travaux de révision du Code électoral en perspective des élections locales du 29 juin prochain.
Avant-hier, en conseil des ministres, le président de la République Macky Sall a pris la décision d’adopter, lors des prochaines élections locales, le mode de scrutin qui prévoit une liste proportionnelle qui va élire 55% des conseillers et une liste majoritaire qui doit élire 45% de l’ensemble des élus de chaque conseil départemental. Cette proposition que le président de la République a décidé de faire prévaloir, émane, selon le porte-parole du gouvernement, de l’opposition.
Mais celle-ci semble ne pas parler le même langage. ‘’Vouloir que les villes soient administrées par des conseillers élus sur les listes des communes constitutives, c’est préconiser la suppression des listes des conseillers à élire à la ville'', a aussitôt réagi Ndiaga Sylla. Soulignant ainsi que Macky Sall a posé un ''acte de non élection'', il a appelé hier à la mobilisation des forces de l'opposition pour barrer la route à la majorité présidentielle.
''L’opposition doit se mobiliser pour la préservation des acquis démocratiques. Elle doit également engagée une bataille judiciaire et envisager la saisine des juridictions internes comme les juridictions de la CDEAO en ce sens qu'il y a une violation flagrante des dispositions judiciaires qui encadrent l'organisation des élections au Sénégal''.
Dans un autre registre, le plénipotentiaire de l’Alliance Jëf Jël aux travaux de revue du code électoral estime que ''le système que propose le chef de l'Etat n'est ni un suffrage universel direct encore moins un suffrage universel indirect''. Dès lors, souligne-t-il, ''la grande question qui mérite d'être posée est de savoir par quel procédé ils vont élire les conseillers de la ville''. ''Personnellement, je ne participerai pas à ces élections avec ce mode de scrutin'', déclare-t-il.
De l'autre coté de l'opposition, au niveau de la coalition Boolo taxawu askan wi dont le Parti démocratique sénégalais est le chef de file, l'on ne trouve aucun inconvénient à ce mode de scrutin adopté par le chef de l'Etat. ''Le président de la République a coupé la poire en deux, c'est ce qu'on attendait de lui.
Il fallait qu'il prenne de la hauteur dans cette affaire'', a déclaré le leader du Parti social-démocrate (Psd/Jant bi), joint par EnQuête. ''Il a rejoint l'opposition sur le point essentiel qui faisait le point d'achoppement'', poursuit-il non sans ajouter: ''Je respecte le point de vue de certains partis de l'opposition sur la question mais je ne le partage pas.''
notamment de la coalition des partis non alignésUne proposition que le Chef de l’Etat a décidé de faire valoir, selon le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly qui a fait face à la presse hier.
ASSANE MBAYE