Gadio et son MPCL listent les failles
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Pour les partisans de Cheikh Tidiane Gadio, aussi bien l’acte 3 de la décentralisation que le Plan Sénégal émergent présentent des failles qui risquent de plomber leur mise en œuvre.
Le temps d'une rencontre à Dakar, les partisans du Mouvement Panafricain et citoyen Luy Jot Jotna (MPCL) de Cheikh Tidiane Gadio ont passé au crible de la raison politique et économique, l’acte 3 de la décentralisation et le Plan Sénégal émergent. A leurs yeux, il ne fait l'ombre d'un doute que l'acte 3 a été ‘’précipité’’.
Aussi, pour le coordonnateur du MPCL de Koungheul, Ibrahima Badiane, qui a pris part à la rencontre de ce week-end, il fallait dans un premier temps faire le bilan approfondi de l’acte 2 en y associant les populations à la base, qui sont les premiers concernés. En outre, il estime que le gouvernement devait prendre le temps nécessaire pour discuter avec tous les acteurs afin d’aboutir à un large consensus pouvant réduire probablement les failles dans la mise en œuvre de l’acte 3.
L’exemple du plan de la déconcentration a été donné. Sur ce chapitre, le MPCL constate pour le regretter ''la multiplication et le cloisonnement des services déconcentrés, les difficultés d'organisation dans la transmission des instructions et informations entre ministères et leurs services déconcentrés ; la faiblesse des moyens financiers et humains aussi bien des autorités administratives que des services déconcentrés’’.
Sur le plan de la décentralisation, les partisans de Gadio font remarquer l’inexistence de stratégies de coordination des investissements locaux et des actions de développement ; la persistance des confusions de rôle, pouvant induire des conflits de compétence. Tout comme la faiblesse des ressources financières et humaines des collectivités locales et l’absence de cadre de concertation entre collectivités locales d’un même département.
Le coordonnateur du MPCL Koungheul de dire que les acquis politiques et juridiques confèrent aux collectivités la responsabilité de l’opportunité de leurs décisions en conformité avec les lois et règlements en vigueur. Donc,‘’si le gouvernement, à travers l’acte 3 de la décentralisation, veut renforcer les collectivités locales on ne peut que l’encourager même si la démarche est précipitée’’.
Pour ce qui est du Plan Sénégal émergent, les partisans de Gadio ont estimé que ledit plan doit être bien encadré. C’est ainsi qu’il pourrait, dans un premier temps, prendre en charge totalement ou au moins intégrer une partie des Grands projets locaux dans le programme triennal d’investissement (PTI) mais aussi démarrer rapidement son programme de Zone économique spéciale intégrée.
De l’avis d’Ibrahima Badiane, au regard de l’évolution contrastée de son cycle, l’économie locale n’a pas encore suffisamment bénéficié des facteurs pour une réelle expansion. Il fait remarquer que le niveau d’investissement des Collectivités locales reste principalement dépendant de l’investissement public.
D’où la nécessité de mettre en place les mécanismes qui permettront d’attirer ou d’augmenter de manière substantielle la part de l’investissement privé à travers la mobilisation des Investissements directs étrangers (IDE) et la création d’une nouvelle dynamique entrepreneuriale locale.
Amadou NDIAYE