Gadio ''choqué'', mais soutient Macky Sall
Pour l'ex-ministre des Affaires étrangères, l'absence de ses partisans sur les listes de la coalition BBY n'a pu se faire à l'insu de Macky Sall, mais l'urgence est aujourd'hui de donner une majorité confortable au président de la République.
Cheikh Tidiane Gadio, président du Mouvement politique citoyen Luy Jot Jotna, dément avoir «boudé» la campagne électorale des législatives. L’ex-chef de la diplomatie sénégalaise explique son absence par ses «contrats de consultance» qu’il devait honorer. Toutefois, il se dit «choqué» par l’attitude de ses alliés qui ont biffé les noms de ses camarades de la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) sans aucune forme de procès. Face à la presse, hier, M. Gadio a dénoncé «les couacs très sérieux» notés lors de la confection de ces listes. «On nous a demandé d’envoyer deux noms dont l’un sera investi à la 32e position de la liste nationale, l’autre comme suppléant. On n'espérait pas mieux», raconte M. Gadio.
Le MPCL a alors porté son choix sur Saer Sèye, responsable du MPCL à Guédiawaye comme titulaire et Ndèye Sokhna Anne comme suppléante. Mais grande fut sa surprise lorsque le candidat malheureux à la présidentielle de 2012 a appris que le nom du titulaire a été remplacé par la suppléante à la suite de la publication de la liste. Renseignement pris à propos de cette chaise musicale, M. Gadio s’entend dire : «C’est juste lié à une question de parité». «Nous nous sommes dit que ce n’est pas grave. C’est un honneur pour nous d’avoir cette femme (Ndèye Sokhna Anne), qui est une cadre du parti», dédramatise l’ancien ministre.
Pas si vite. Car, des jours après, Cheikh Tidiane Gadio se dit «choqué» d’apprendre que ses camarades ne figurent plus sur la liste de BBY. Les «deux messages envoyés» au ministre conseiller Mahmout Saleh, responsable de l’APR, pour explication, sont restés «sans réponse». Suffisant pour le leader du MPCL de pointer du doigt l’entourage du président de la République. «On ne peut pas comprendre qu’une telle décision se prenne à l’insu de Macky Sall», s’offusque-t-il. Qu’à cela ne tienne ! M. Gadio a réaffirmé son soutien au président Macky Sall car, «les postes de ministre, de député et de sénateur ne sont pas plus importants que le Sénégal». «Il est dans l’intérêt du Sénégal que le président Macky Sall ait la majorité, plaide-t-il. Le pays a besoin d’un régime fort, d'institutions stables». Après le «plébiscite» du 25 mars, il pense qu’il est «plus cohérent» de confirmer ces résultats au soir du 1er juillet 2012. M. Gadio annonce d’ailleurs qu’il va se rendre à Bakel et Matam avec Moustapha Niasse, tête de liste de BBY, dès aujourd’hui, dans le cadre de la campagne électorale.
Quid de son absence dans le gouvernement d’Aboul Mbaye ? Sans entrer dans les détails, il parle de divergences de vue autour du ministère de l’Éducation qu’on lui avait proposé. Selon lui, le ministère de l’Education est un secteur si «stratégique» qu’il mérite d’être réuni en une seule entité. «Mon impression est que la crise de l’éducation est liée au saucissonnage du secteur», dit-il.
DAOUDA GBAYA