Publié le 10 Jan 2018 - 11:09
ESCROQUERIE, FAUX ET USAGE DE FAUX

La société Mak2B traîne Diamond Bank et son chef d’agence de Castors à la barre

 

C’est le 23 janvier prochain que le juge du tribunal correctionnel de Dakar va statuer sur l’affaire opposant la société Mak2B à la Sa Diamond Bank Sénégal et Louis Simon Dioh. Ces derniers sont poursuivis pour escroquerie et faux et usage de faux en écritures de banque.

 

La Sa Diamond Bank Sénégal et Louis Simon Dioh ont comparu, hier, devant la barre du tribunal correctionnel de Dakar. La société Mak2B, représentée par l’architecte Bineta Ba, leur a servi une citation directe visant les chefs de prévention d’escroquerie, de faux et usage de faux en écritures de banque. Répondant aux questions du juge, le sieur Dioh, l’agent commercial de la banque, a expliqué que c’est lui qui a démarché la dame, car cette dernière lui a parlé un jour de son projet de résidence aux Almadies. Ce faisant, il lui a proposé un dépôt à terme (Dat) moyennant un taux d’intérêt de 4,05 % qu’elle doit recevoir sur son épargne. ‘’Je lui ai fait cette proposition et elle a accepté avant de verser 153 millions de francs Cfa dans son compte, le 25 mai 2015. C’est dans le cadre de son projet que nous avons rencontré le directeur de la banque ainsi que celui du réseau, au cas où elle voudrait faire des prêts plus tard’’, a-t-il déclaré.

La défense nie les faits

L’ancien agent commercial devenu chef d’agence de Diamond Bank sise à Castors d’indiquer que la dame a signé les documents relatifs aux contrats de terme et de nantissement. ‘’Quelque temps après, Bineta Ba est revenue pour nous dire qu’elle avait trouvé un acquéreur et qu’elle avait besoin d’argent pour avancer dans ses travaux. On voulait même financer tout le projet. Mais, après réflexion, elle n’a pas été d’accord. Sur ce, elle a fait un prêt’’, a soutenu l’ancien travailleur d’Ecobank. Avant de poursuivre : ‘’Lorsque la banque a retiré ses intérêts, elle a crié à l’injustice, alors qu’elle a pris une avance de plus de 100 millions de francs Cfa.’’

L’air dépité, l’architecte d’intérieur a balayé d’un revers de la main les déclarations de Louis Simon Dioh. Bineta Ba a affirmé qu’elle a ouvert un compte à la Bicis et le prévenu était au courant de l’argent qu’elle détenait dans cette banque. ‘’Je considérais Simon comme un frère. Il venait manger presque tous les jours chez moi. Il m’a sollicité afin que je fasse venir ces sommes à Diamond Bank de Castors pour seulement trois jours. Il m’a dit qu’il avait redressé l’agence qui se trouve à Yoff et que celle de Castors n’avait pas d’argent. Qu’il avait besoin de faire des résultats puisqu’il venait d’y être affecté’’, a-t-elle fait remarquer. Et de préciser : ‘’A la base, je voulais partir sur fonds propres. Je n’avais pas besoin de prêt pour mon projet. J’avais tout l’argent nécessaire pour payer le notaire et les frais de construction. C’est le 8 juin que j’ai su ce qui s’est passé. Lorsque j’ai pris le premier relevé bancaire, je n’en croyais pas mes yeux. Je l’ai appelé, et Simon m’a dit qu’il a fait des montages qui vont m’arranger et l’arranger en même temps.’’

La partie civile : ‘’Je n’ai jamais adhéré à un Dat’’

Aussitôt, indique Bineta Ba, une réunion a été tenue pour qu’il casse le Dat, à la demande de mon époux. Ce que le chef d’agence a refusé, d’après elle. ‘’Mieux, il a refusé de me montrer les copies originales des contrats. Je n’avais que les photocopies sur lesquelles j’ai vu qu’il a imité ma signature. Je n’ai jamais adhéré à un Dat. Il est malintentionné’’, dit-elle.

A l’en croire, c’est même incohérent d’avoir les 153 millions de francs Cfa pour payer les services et faire un prêt. ‘’Et si j’ai rencontré le directeur, c’est parce que Louis Simon m’a dit que ce dernier voulait rencontrer les meilleurs clients comme chaque fin d’année. J’ai apporté l’argent dans l’intention d’aider Simon à renflouer les caisses de la banque. Je devais les reprendre après. C’est juste un transfert’’, a-t-elle éclairé.

Apportant la réplique, le banquier a signalé que Bineta Ba a eu à recevoir les sommes de 495 mille et 498 mille francs Cfa sur son épargne en guise d’intérêt mensuel. Ce que la dame a contesté : ‘’Mes convictions religieuses ne me permettaient pas de consommer ces montants que j’ai fini par restituer à Diamond Bank. Aujourd’hui, ce qui me dérange, ce sont les intérêts que la banque me demande de payer et qui se chiffrent à 11 millions de francs Cfa, car elle a fixé un taux de 6,5 % pour le crédit que je n’ai pas profité.’’

Avocat de la partie civile, Me Bruce Sylva a indiqué que sa cliente a même un compte créditeur de 2 millions de francs Cfa au sein de ladite banque. ‘’Elle a versé 153 millions de francs Cfa avant d’en prendre 42, 100 et 9,647 millions de francs Cfa, respectivement pour l’achat du terrain, les travaux et les frais de notaire. Malgré cela, elle a de l’argent qui dort à Diamond Bank’’. Sur ce, la robe noire a réclamé 50 millions de francs Cfa pour toute cause et préjudice subis par la société Mak2B Suarl, non sans solliciter au tribunal de déclarer la banque civilement responsable.

Le parquet requiert le renvoi des fins de la poursuite

Pour le parquet, la matérialité des faits pose problème, dans ce dossier. Selon lui, on ne peut pas dire que Simon Dioh est l’auteur du délit de faux et usage de faux, puisque l’argent a été directement versé au siège de la banque. En sus, dans la citation directe, il est écrit qu’il y a l’ouverture de dépôt à terme le 25 mai 2015 et que la partie civile a consenti au Dat.

A propos de l’escroquerie, le ministère public a fait savoir que le prévenu n’a pas usé de faux nom, de fausse qualité ou de manœuvres frauduleuses, dans cette affaire. De plus, la responsabilité civile de la structure ne peut pas être engagée. Sous le bénéfice de ces observations, il a requis le renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens.

Assurant la défense du chef d’agence, Me Gaby Sow a renseigné que Bineta Ba a signé tous les documents. ’’Elle a accepté de signer le Dat et de donner à Simon les fonds générés par le placement. C’est parce que la société Mak2B lui demande des explications qu’elle veut accuser mon client’’, a soutenu le conseil avant de plaider la relaxe.

Le juge tranchera, le 23 janvier prochain.

AWA FAYE

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