L’Etat met 500 millions de francs Cfa sur la table
Obligé de recourir à un marché sous-régional incertain pour approvisionner les points de vente en moutons de Tabaski, l’Etat a opté pour l’autosuffisance. Il a décidé de mettre sur la table la rondelette somme de 500 millions FCFA.
Chaque année, pour les besoins de la satisfaction des Sénégalais en moutons de Tabaski, l’Etat du Sénégal est obligé de recourir aux pays limitrophes pour le ravitaillement du marché. Ainsi, 457 000 têtes ont été importées en 2017. C’est pourquoi la Direction de l’élevage a mis en branle un programme multisectoriel national pour l’autosuffisance en moutons, avec une enveloppe de 500 millions de francs Cfa.
De l’avis de Khadim Guèye, conseiller technique n°1 du ministre de l’Elevage, qui présidait, ce samedi à Rufisque, la 5e édition du Salon du mouton ‘’ladoum’’ qui a fermé ses portes hier, après trois jours. ‘’L’objectif général est de promouvoir la filière des petits ruminants, afin de développer la filière ovine, avec l’appui au développement de l’élevage pastoral dans l’arrière-pays. A titre d’exemple, 917 000 têtes de moutons ont été présentées au niveau de 155 marchés, à l’approche de la Tabaski, sur tout le territoire national’’. A cela s’ajoute, selon le représentant du ministre Aminata Mbengue Ndiaye, ‘’un programme d’embouche ovine et l’élevage urbain pour la relance de l’autoproduction. On peut penser, de manière générale, que cet élevage urbain fortement marqué par l’élevage de la race ‘’ladoum’’, s’inscrit dans ce volet’’.
Cependant, renseigne Khadim Guèye, le secteur de l’élevage ovin est quelque peu plombé par les épidémies de peste des petits ruminants. C’est pour cette raison, fait-il remarquer, que l’Etat du Sénégal a lancé une grande offensive pour son éradication à l’horizon 2025, pour l’atteinte des normes de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) fixées à 80 %. Pendant ce temps, le Sénégal ne vaccine que 20 % de son cheptel. Mais le ministère de l’Elevage compte sur les collectivités locales pour l’atteinte des objectifs. ‘’Nos premiers partenaires, au niveau local, ce sont les maires qui se sont engagés, au sortir de l’initiative lancée le 19 mai 2016 à Matam, à accompagner ce programme à hauteur de 3 millions par commune. D’ores et déjà, 74 communes se sont engagées sur 120, pour un montant de plus de 360 millions de francs Cfa mobilisés’’, informe-t-il.
Du côté des éleveurs de moutons ‘’ladoum’’, à travers l’Association départementale des éleveurs de ‘’ladoum’’ (Adel), l’on signale que les membres sont engagés dans la campagne de vaccination. En effet, souligne Abdoulaye Diakhaté dit ‘’Samy’’, Président de l’Adel, ‘’nous avons entamé la campagne de vaccination des petits ruminants à l’échelle départementale, pour cette foire de la promotion du mouton ‘ladoum’… La peste des petits ruminants décime, en un temps record, le cheptel. Elle peut exterminer 50 à 70 % du bétail. L’activité va se poursuive, dans les mois à venir, dans les bergeries et dans les maisons’’.
PAPE MOUSSA GUEYE