Publié le 3 Jan 2019 - 22:33
MACKY SALL A SES ADVERSAIRES

‘’Le combat est déjà fini’’

 

Soutenu et porté par 530 sur les 557 maires que compte le pays, le président Macky Sall, candidat à sa propre succession, a soutenu hier que la bataille de la présidentielle de 2019 est déjà finie. Toutefois, il a exhorté l’ensemble de ses soutiens à mobiliser l’électorat et à privilégier la proximité pour s’assurer d’une large victoire dès le premier tour.

 

‘’Wakh ji jexna’’, ‘’xala gassi’’, ‘’a fagga’’, ‘’a banta’’ (le combat est fini, en wolof, pulaar, sérère et mandingue). Ce ne sont pas les expressions qui ont manqué au président de la République Macky Sall, pour annoncer sa victoire prochaine, et dès le premier tour, à la présidentielle de 2019. C’était hier, au cours d’un grand rassemblement organisé au Centre international de conférences Abdou Diouf, par les maires de Benno Bokk Yaakaar renforcés par d’autres qui ont rejoint la majorité présidentielle. ‘’Mesdames et messieurs les maires du Sénégal, permettez-moi de vous exprimer ma reconnaissance, ma gratitude et mes remerciements, suite à votre grand rassemblement. Cet après-midi, c’est plus de 530 maires sur les 557 que compte le pays qui sont réunis dans cette salle pour me soutenir et pour me plébisciter. Je pense que s’il s’agissait de faire la balance, on n’aura pas besoin de poursuivre la mesure. Kone wakh ji jexna takk’’, soutient-il.

Pour le chef de l’Etat sortant, on ne peut pas bénéficier du soutien de plus de 530 sur les 557 maires du pays et perdre des élections au Sénégal. ‘’Si nous avons la conférence territoriale nationale réunie autour d’un candidat à moins de deux mois du scrutin présidentiel, cela veut dire que le combat est fini. Eux-mêmes ils le savent. C’est pourquoi ils ne m’attaquent jamais sur mon bilan, ils préfèrent inventer des choses et faire des accusations gratuites pour salir mon nom’’, lâche le président Macky Sall.

Requinqué par le soutien de ces élus locaux, le président de la République est sûr de ne laisser aucune chance à ses adversaires politiques. ‘’Si c’était la démocratie représentative, il est inutile d’aller aux élections’’, déclare-t-il. Avant d’ajouter : ’’Si vous présentez la carte électorale aux observateurs occidentaux, vous leur demandez de dessiner en marron, qui est la couleur de notre bulletin de vote, les collectivités locales dirigées par notre coalition et en d’autres couleurs celles dirigées par l’opposition, une seule couleur apparaitra. Ce n’est pas parce que les autres n’y seront pas, mais à l’échelle, ils n’apparaitront pas. Ils seront juste des points’’, persifle-t-il.

Revenant sur le parrainage, Macky Sall  est d’avis qu’un candidat qui ne peut pas avoir le minimum de parrainage exigé doit simplement débarrasser le plancher. ‘’La loi exige seulement un parrainage citoyen de 0,8 à 1 % du fichier électoral. Si un candidat n’est pas capable d’avoir 0,8 % de l’électorat, ce n’est pas la faute du président de la République, il n’y est pour rien. Au lieu de s’attaquer au président, il ferait mieux de se remettre en cause, d’aller travailler à la base pour chercher des soutiens afin d’engager un autre combat, peut-être en 2024. Mais, honnêtement, si on ne peut pas avoir 0,8 % de l’électorat, on doit se mettre dans les touches’’, déclare-t-il d’un ton railleur. Avant d’inviter  tous ceux qui n’ont pas le nombre exigé de parrains à le rejoindre dans  sa coalition. ‘’Je sais que leurs ambitions pour le pays sont nobles. Mais ils peuvent attendre, puisqu’ils n’ont pas le parrainage nécessaire en 2019. Ils peuvent venir nous soutenir. Je tends la main à tout le monde, au nom du Sénégal’’, formule-t-il.

Le président de la République, malgré ses assurances de gagner dès le premier tour de la prochaine élection  présidentielle, a toutefois enjoint ses militants et responsables au travail. ‘’Nous avons la majorité. Mais cela ne doit pas nous amener à sous-estimer nos adversaires. Il ne faut pas dire qu’on a déjà gagné et croiser les bras. Ce n’est pas de cette manière qu’on va gagner les élections. Pour gagner les élections, il faut batailler jusqu’au bout. Il faut mobiliser l’électorat d’ores et déjà’’, déclare-t-il. Macky Sall n’a pas  manqué d’inviter ses responsables à taire leurs querelles et à s’unir autour de l’essentiel. D’ailleurs, il a profité de cette occasion pour réconcilier les responsables de l’Alliance pour la République du département de Rufisque qui se mènent depuis un bon bout de temps une guerre fratricide sans merci. Ainsi, Oumar Guèye, Ndiagne Diop et les autres responsables ‘’apéristes’’ dudit département se sont serrés la main.

Réforme en profondeur de l’Acte 3 de la décentralisation

Devant les élus locaux de la coalition Benno Bokk Yaakaar, le président de la République a annoncé une réforme en profondeur de l’Acte 3 de la décentralisation. D’ailleurs, il promet que les territoires auront une grande priorité dans son programme 2019-2024, dans le cadre de l’approfondissement de l’Acte 3 de la décentralisation, afin de consolider la territorialisation des politiques publiques. A en croire Macky Sall, 2025 au plus tard, il n’y aura plus au Sénégal une localité qui n’aurait pas accès à l’eau potable et à l’électricité.

Macky Sall promet également de doter les maires de nouveaux véhicules. Seulement, cette fois-ci, il opte pour une approche nouvelle. ‘’J’ai trouvé une solution que je veux appliquer même dans l’Administration. Au lieu de donner des voitures de fonction aux gens, on leur octroie des indemnités pour qu’ils achètent leurs propres véhicules. C’est plus bénéfique pour l’Etat et pour les utilisateurs. De 2012 à maintenant, l’Etat a acheté plus de 13 000 véhicules ; en budget ça fait plus de 304 milliards rien que le prix des véhicules et aucun d’entre eux ne fonctionne plus quasiment. Cela compte non tenu des frais liés à l’entretien et au carburant. Donc, l’Etat a intérêt à aller dans cette direction. Je pense que si les gens ont leurs propres véhicules, ils veilleront plus à l’entretien et ils dureront plus’’, estime le chef de l’Etat.

ASSANE MBAYE

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