Macky Sall vante sa politique aérienne
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Pour l’une des dernières réceptions, le président Macky Sall a accueilli, hier, le nouvel aéronef d’Airbus, l’A330-900neo. L’appareil attend néanmoins des vols de certification pour être opérationnel.
Il est 13 h 22, quand le leader du Dande Lenol, Baba Maal entonne ‘‘Esprit Teranga’’, l’identité sonore de la compagnie aérienne Air Sénégal Sa. Quelques minutes plus tard, le ‘‘Casamance’’, premier appareil Airbus A330-900neo de la flotte civile sénégalaise, atterrit. A son bord, Cheikh Seck, l’un des tous premiers Africains à piloter ce vol long-courrier Paris. ‘‘Pour la première fois, notre pays se dote en pleine propriété d'un appareil de cette dimension (...) Notre pavillon national est outillé pour engager le développement de son réseau international. Ce faisant, nous allons conforter notre pays dans sa position géographique d'être un hub aérien à la croisée des voies intercontinentales’’, félicite le président Macky Sall.
Si le président s’est extasié du temps de mûrissement de la nouvelle politique aérienne, quelques détails sont encore à régler. L'appareil, deuxième du genre à être confectionné par Airbus, a effectué son vol d'essai lundi dernier, mais n'est pas tout à fait opérationnel pour le moment, puisque devant retourner en France pour des vols de certification, explique Cheikh Ndiaye, Secrétaire général d’Air Sénégal Sa. En attendant, un A340 loué à Airbus va assurer la desserte sur Paris à partir d'aujourd'hui. Dans le deuxième semestre, un autre aéronef similaire, le ‘‘Sine-Saloum’’, devrait être réceptionné. Une acquisition qui vient renforcer les deux Atr 72-600 et deux Airbus A319 dont dispose la compagnie dirigée par Philippe Bohn.
Dans le cadre du Programme de rénovation des aéroports (Pras) une première phase de 5 aéroports (Saint-Louis, Matam-Ourossogui, Ziguinchor, Kédougou et Tamba) d’un coût de 98 milliards de francs Cfa a été dégagée. Une autre est venue s’y ajouter, puisque le président Sall a demandé au gouvernement de travailler à la rénovation et à la certification aux normes internationales de l'aéroport de Cap Skirring, en attendant la reconstruction totale de l'aéroport de Ziguinchor et la rénovation de celui de Kolda. Une ligne directrice qui réjouit le commandant de bord Cheikh Seck, qui a eu l’insigne honneur de faire atterrir l’appareil.
Il estime que l'entrée du Sénégal dans le club très fermé des compagnies pouvant faire des vols long-courrier est effective. Après douze années de pratique à Emirates Airlines et une expérience mitigée à Sénégal Airlines, il estime que l’acquisition de cet avion ‘‘marque la volonté de reprendre le leadership en Afrique de l'Ouest où nous sommes les seuls à disposer de ce genre d'appareil. J’ai appris, depuis 2000 à Air Sénégal, les bonnes choses et les moins bonnes choses qui ont fait que ça n'a pas marché’’.
Pour le moment, Ziguinchor, Praia, Bissau, Banjul, Conakry, Bamako et Cotonou sont les capitales ouest-africaines desservies. Bientôt Niamey, Nouakchott, Ouaga et Freetown devraient être les nouvelles destinations. ‘‘Mais la ligne qui va faire sa notoriété, c'est Dakar - Paris. Avec les 330 et 319, du moyen et long-courrier est dans les plans de la compagnie pour des destinations comme Montréal, Sao Paulo, Milan’’, fait savoir Cheikh Ndiaye qui attend le résultat des études de rentabilité.
Charité bien ordonnée commençant par soi-même, Macky Sall a invité le Secrétariat général du gouvernement à développer une politique qui fera voyager les agents de l'Etat par la compagnie nationale à chaque fois que possible.
OUSMANE LAYE DIOP