Quand Senghor, Diouf et leurs suites séjournaient au CNRA de Bambey
Devant abriter les conseils interministériels et ministériels décentralisés des 25 et 26 juillet, Diourbel manque cruellement d'hôtels. Pourtant, la région a accueilli par le passé les présidents Senghor et Diouf et leurs délégations au Centre national de recherches agronomiques (CNRA) de Bambey. Témoin de leurs séjours, le vieux Mamadou Dramé encore maître du service hôtelier du Centre.
Faute de réceptifs hôteliers dignes de ce nom, le président Macky Sall et son gouvernement ont dû se rabattre sur Touba pour trouver gîte dans le cadre des conseils interministériels et ministériels décentralisés des 25 et 26 juillet à Diourbel. Un problème qui ne s’est pourtant jamais posé auparavant dans la région éponyme.
Cette localité, devenue aujourd’hui pauvre en structures d’hébergement, a pourtant toujours accueilli des présidents de la République en fonction en visite dans cette partie du bassin arachidier. Le chef de l'État du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, a été reçu pour la première fois, en 1963, au Centre national de recherches agronomiques (CNRA) de Bambey. Le site a, par la suite, reçu le président Abdou Diouf. Selon celui qui fut le maître d’hôtel à l’époque, les présidents Diouf et Senghor ont été ses hôtes à plusieurs reprises. ''j’y ai accueilli trois fois Senghor ; Abdou Diouf, lui, je l’ai d’abord reçu en tant que Premier ministre et deux fois en tant que président de la République'', confie le vieux Mamadou Dramé, qui reste encore le maître du service hôtelier du CNRA de Bambey.
Fier et mine radieuse, à l'évocation de ses souvenirs, M. Dramé soutient que le cas de figure actuel ne s’était jamais produit dans la région. ''Personne n'osait se poser la question de savoir où doit dormir le président de la République en mission à Diourbel, car on avait fini par réserver, dans ce centre, une chambre appelée 'Chambre présidentielle' (Ndlr, la chambre 10 en photo) ; à côté de cette chambre, nous réservions aussi la chambre 9 et 11 pour les deux personnes les plus proches qui voyageaient avec le président'', dit M. Dramé. ''Il nous arrivait d’accueillir deux cents (200) personnes, le président et sa suite'', souligne-t-il.
Aptitude sanitaire requise
Pour la petite histoire, le maître d’hôtel rappelle que c’est son homologue du président et sa gouvernante qui se réunissaient avec lui pour définir les menus de l'hôte de marque. A l'en croire, il était toujours auparavant soumis à un contrôle médical très rude pour juger de son état de santé à servir le président Senghor et Diouf. ''Je n’ai jamais été blâmé dans le cadre du service présidentiel'', se glorifie M. Dramé, qui avance que le centre peut toujours accueillir un président de la République.
En tout cas, il est d'avis que le problème de l’hébergement ne se serait pas posé si les citoyens de Diourbel avait très tôt pensé à investir dans les infrastructures hôtelières, ou que l’État lui-même avait pensé entretenir les différents réceptifs déjà existants. A Diourbel, le seul hôtel qui existait a cessé de fonctionner depuis belle lurette. Le président Abdoulaye Wade avait promis de le réhabiliter, mais cela s’est arrêté à l’état de projet. Il y a certes des auberges à Diourbel, mais leurs capacités d’accueil dépassent à peine la dizaine de lits.
Babacar Diouf