‘’C’était un mal nécessaire’’
Le DG de la Sones s’est prononcé, samedi, sur les perturbations en eau à Dakar et informé sur les travaux à Keur Momar Sarr 3.
Depuis quelques jours, la région de Dakar est confrontée à des perturbations dans la distribution de l’eau. Le directeur général de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) Charles Fall, les explique par des travaux de raccordement d’une ligne de haute tension pour une meilleure alimentation en eau.
‘’Concernant les perturbations d’eau constatées, c’était un mal nécessaire. Nous sommes en train de finaliser les travaux de construction de la grande usine de Keur Momar Sarr (KMS3) pour procéder aux essais mécaniques. Pour y arriver, il nous faut de l’électricité et la moyenne tension, telle qu’elle est aujourd’hui, ne pourra pas faire fonctionner la nouvelle usine que nous sommes en train de construire et dont l’achèvement est en cours. C’est la raison pour laquelle, avec cette ligne haute tension, il fallait procéder à ce raccordement. Pour ce faire, il a fallu que la Senelec interrompe ses services, pour nous permettre de procéder à ces travaux’’.
Ainsi, il s’est rendu, avant-hier, à Sakal (une trentaine de kilomètres de Louga) pour les besoins de ces travaux de raccordement. ‘’Aujourd’hui, c’est un évènement historique qui nous donne beaucoup d’espoir. Car il s’agit du raccordement de la nouvelle ligne haute tension du projet de KMS3. C’est le début de la fin d’un long processus sur la partie électricité comme celle de l’usine. Quand on parle de connexion ou de raccordement dans des projets similaires, cela donne beaucoup d’espoir. On a jugé nécessaire de créer une autonomisation en énergie électrique pour une continuité en service en eau potable, car on a constaté qu’à chaque fois qu’il y avait une interruption dans la fourniture d’électricité, l’alimentation en eau potable se voyait perturbée’’.
D’ailleurs, informe le DG de la Sones, pour mitiger le manque d’eau, la Senelec les a basculés sur la ligne de Dagana qui leur permet d’être à 50 % de la capacité de Keur Momar Sarr. S’y ajoutent les autres ouvrages de production. In fine, dit-il, c’est entre 25 et 30 % de la capacité qui n’est pas mobilisée. Dès qu’ils seront au maximum de production, tout rentrera dans l’ordre. D’autant que ‘’cette ligne de haute tension, d’un montant de 9 milliards F CFA, va fortement améliorer l’alimentation en eau potable. Les usines de KMS, qui représentent 30 % de nos capacités de production en eau potable qui arrive à Dakar, sont, de tout temps, alimentées par un réseau moyenne tension. Ce dernier, c’est du 30 000 volts, coupés en 400. Avec cette ligne que nous partageons avec les autres usagers, depuis Sakal à Keur Momar Sarr, c’est moins de 40 km’’.
Ce qui va les mettre à l’abri de petites coupures qui perturbent le réseau de distribution d’eau.
Essais mécaniques à Keur Momar Sarr avant la fin de l’année
Le DG de la Sones s’est aussi prononcé sur l’usine de KMS3, pour dire qu’avant la fin de l’année, les essais mécaniques vont démarrer. Ils vont durer entre 3 à 4 mois, car c’est une usine d’une grande capacité, avec le maillage à faire. L’usine de Keur Momar Sarr (KMS3) qui devrait produire 200 000 m3/jour, d’un coût de 274 milliards, a démarré en 2017. Elle est cofinancée par l’Etat du Sénégal (13,5 milliards F CFA), la Banque islamique de développement (87,6 milliards F CFA), la Banque européenne d’investissement (65,6 milliards F CFA), la Banque africaine de développement (42,6 milliards F CFA) et l’Agence française de développement (60,4 milliards F CFA) et la Banque mondiale (3,9 milliards F CFA).
CHEIKH THIAM (ENVOYÉ SPECIAL À SAKAL)