Publié le 28 Aug 2012 - 21:51
CONSÉQUENCES DES INONDATIONS À YEMBEUL

La double peine des sinistrés

Plusieurs familles chassées par les inondations ont été logées à l’école élémentaire d’ASECNA 1, à Yeumbeul. Ces populations vivent le calvaire, car leur refuge n’a ni électricité, ni toilettes, et sont délaissées par les élus locaux

 

 

École élémentaire d’ASECNA 1. Le décor familier d'élèves jouant dans la cour a cédé la place à une forêt de têtes adultes et jeunes qui s'affairent un peu partout. L'école abrite plusieurs familles victimes des inondations frappant le quartier Dék Ba qui se trouve dans une zone de dépression située dans la commune d’arrondissement de Yeumbeul Nord. En cette matinée, le ciel est déjà très menaçant. Dans la cour de l’école non clôturée, des habits et des matelas sont mis à sécher.

 

À côté, des enfants des sinistrés jouent au football. L'établissement scolaire compte 11 salles de classes dont les 6 sont occupées par les sinistrés. Ses nouveaux occupants y vivent le calvaire. En quittant leurs maisons inondées, ils ne s'attendaient certes pas à du luxe, mais ils étaient loin de s'attendre à cet enfer. L’école manque de tout. Ni électricité, ni eau. À cela s’ajoute les moustiques qui imposent leurs règles. Que dire de la promiscuité ? Certaines classes accueillent deux familles en même temps. Le décor y est sommaire. Invariable, on y trouve lits, nattes, matelas et habits, d'un côté et de l'autre, les ustensiles de cuisines et les gaz butane.

 

Néné Sow, la quarantaine sonnée, est en train de faire la vaisselle. ''C’est difficile de vivre ici, dans ces conditions. Hier nuit (avant-hier NDLR), il y avait trop de moustiques. On n’a pas de toilettes, on est obligé de se rabattre sur la mosquée qui se trouve à côté, pour nous soulager en cas de besoin'', raconte la dame d'une voix lasse. Face à ces difficultés, elle se demande où sont les autorités locales. ''Nous sommes laissés en rade. Pas l’ombre du maire (Lamine Diédhiou NDLR). Figurez-vous qu'on n'a pas dîné hier, ni pris le petit-déjeuner. On se débrouille avec nos maigres moyens pour survivre''.

 

La dame a dû exiler ses enfants, en attendant des jours meilleurs. ''J’ai envoyé les enfants chez ma mère pour leur épargner les rigueurs de la vie d'ici''. Elle ne regrette pas d'avoir anticipé sur ces difficultés. Son mari Babacar Fall demande aux autorités de pomper l'eau qui les a chassés de leurs maisons, à défaut de leur fournir d’autres toits. ‘’La pluie nous a surpris. On n'a rien pu sauver. L’eau avait atteint plus d’un mètre de hauteur. Tous nos matériels ont été engloutis dans les eaux. S'y ajoute que nous sommes des familles à revenus moyens, pour ne pas dire pauvres. Nous implorons de l’aide et le plus vite possible'', tonne M. Fall, les yeux injectés de sang montrant qu’il a passé une nuit blanche.

 

''Au moment où les Sénégalais pataugent, le Président est en vacances''

 

Chez les voisins, c'est la même tristesse. Ils se consolent à peine de la visite du sous-préfet des Niayes Abdoul Aziz Diagne et des patrouilles de la police de la localité, la nuit. ''C’est une situation qui est un peu difficile, mais nous allons essayer de tout faire pour mobiliser les faibles moyens à notre disposition pour les mettre dans de bonnes conditions. En espérant que les autorités vont réagir le plus vite possible'', a confié le sous-préfet aux sinistrés.

 

À défaut des élus locaux, les sinistrés de Yeumbeul peuvent compter sur l’association pour la lutte contre les inondations. ''Je ne peux pas comprendre qu'au moment où les Sénégalais pataugent, le Président soit en vacance, en Afrique du Sud. Je juge un tel acte anormal'', a déclaré hier le Coordinateur du collectif des sinistrés et la lutte contre les inondations de Yembeul, Louis Gomis. Avant de laisser entendre que ''Yeumbeul ne sent pas le plan ORSEC''. Les jeunes regroupés autour de cette structure menacent de ''passer à la vitesse supérieure, en brûlant des pneus et en barrant les routes, si rien n'est fait dans leur localité.

 

CHEIKH THIAM

 

 

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