Le Saemss décline son plan de guerre
Le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) décline déjà les axes prioritaires de sa feuille de route syndicale pour la présente année scolaire. Il exige notamment l’épuration du passif social des protocoles signés avec le gouvernement dans le secteur de l’éducation.
Le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) décide d’engager, dès le début de la présente année scolaire, le bras de fer contre le gouvernement du Sénégal, pour exiger la matérialisation de tous les accords signés avec le G7. Il s’agira de renouer avec une tradition de lutte syndicale.
En effet, une feuille de route syndicale 2021-2022, articulée autour de trois axes prioritaires, a été rendue publique. D’abord, le Saemss engage la lutte syndicale d’envergure, pour exiger l’apurement du passif social des accords de 2018 et une école de qualité. Il compte également organiser des tournées syndicales pour la remobilisation et la redynamisation de la base. Il entend, à cet effet, demander le respect strict du calendrier des instances du syndicat.
‘’Depuis l’évènement de la pandémie dans notre pays, les syndicats ont opté de réorienter et de réadapter leur action, afin de jouer un rôle prépondérant dans le cadre de la mise en œuvre du plan de riposte nationale. Nonobstant tous les efforts consentis par les enseignants pour assurer la continuité du service de l’éducation et de la formation, le gouvernement a maintenu le statu quo, en ce qui concerne la matérialisation des accords portant sur l’amélioration du statut de la carrière et du traitement salarial des enseignants’’, a déclaré, hier, le SG national adjoint, El Hadj Malick Youm, qui tire un bilan positif de l’année scolaire écoulée. Il était en conférence de presse.
‘’Ainsi, aucune avancée notoire n’a été constatée sur des points d’accord les plus fédérateurs du protocole tels que la fin des lenteurs administratives grâce au parachèvement de la dématérialisation ; l’amélioration du traitement salarial des enseignants grâce à la mise en place d’un nouveau système de rémunération juste et équitable ; la création du corps des administrateurs scolaires ; l’apurement du passif social pour l’habitat social, les prêts au logement et la prise en charge des préoccupations des enseignants d’EPS’’, a-t-il ajouté.
Ce bilan est alourdi par les résultats publiés par l’Internationale de l’éducation (IE) dans son rapport de 2021 portant, notamment, sur la condition de l’enseignement durant les trois dernières années. En effet, le rapport de l’IE renseigne que, partout à travers le monde, les enseignants sont victimes d’’injustice et d’iniquité’’. Ce rapport a été essentiellement centré sur le statut, les salaires et les conditions de travail. Il révèle qu’à qualifications égales ou niveaux de formation identiques à ceux requis dans d’autres professions, l’enseignant ne peut jamais bénéficier du même statut ou traitement salarial dans nombre de pays à travers le monde, bien que l’enseignement et l’organisation de l’apprentissage soient des tâches complexes requérant une expertise considérable.
Le rapport qui a enregistré la participation de 128 organisations syndicales, soit 33,3 % de l’ensemble des affiliés à l’Internationale de l’éducation, publié dans un contexte où le monde fait encore face à la pandémie de Covid-19, suscite beaucoup d’inquiétudes auprès des communautés scolaires en général et du personnel enseignant en particulier.
Au-delà de situation alarmante, il importe, selon El Hadj Malick Youm, de rappeler que la timide reprise du monitoring n’a pas encore donné les résultats escomptés, après la tenue des rencontres des 4, 13 et 22 octobre derniers. ‘’Le Saemss prend, ainsi, l’opinion publique nationale et internationale à témoin et met en garde le gouvernement du Sénégal contre toute tentative de dilatoire et de louvoiement qui aura comme conséquence immédiate de notre part le boycott de ces activités’’, prévient le porte-parole du jour.
Augmentation faramineuse des frais d’inscription
Le Saemss dénonce, par ailleurs, les augmentations faramineuses notées sur les frais d’inscription dans la plupart des établissements, ainsi que la recrudescence de la violence au sein de l’espace scolaire. Il exige l’application stricte des textes en matière d’inscription et la restauration de l’éducation aux valeurs et aux règles d’éthique et de discipline. ‘’L’analyse globale de cette situation amène le Saemss à décliner des perspectives claires pour l’année scolaire 2021-2022. Ainsi, pour sortir le gouvernement de ce mutisme et de cet immobilisme dans lesquels il s’est enlisé depuis quelques années, malgré les innombrables sacrifices consentis par les enseignants du Sénégal grâce à une participation remarquable à l’effet de guerre national contre la Covid-19’’, il appelle tous les ‘’soldats du savoir’’ au front pour engager la lutte syndicale.
‘’En effet, cette unique alternative qui nous a été imposée par le gouvernement, devient la seule voie salutaire à même d’assurer la résorption du gap abyssal qui existe entre le traitement réservé aux enseignants et celui des autres agents de la Fonction publique. La lutte syndicale qui a été de tout temps le moteur du progrès social au Sénégal, devient indispensable pour rendre à la fonction enseignante toute sa dignité’’, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, le Saemss rend un vibrant hommage aux ‘’soldats du savoir’’ du Sénégal pour ‘’leur engagement patriotique sans faille au service de l’éducation des filles et des fils de la nation, leur professionnalisme et leur ingéniosité encore une fois illustrés par les résultats obtenus aux examens de fin d’année 2020-201’’.
BABACAR SY SEYE