Forclusions en cascade !
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En attendant la compilation des listes au niveau de la Direction générale des élections, les premiers affichages de listes au niveau des préfectures montrent un certain amateurisme dans les différents états-majors politiques.
La politique, c’est un art. Confectionner une liste, c’est plus que complexe. Il faut s’y mettre très tôt pour éviter les déboires. Certains l’auront appris à leurs dépens. Dans la coalition Yewwi Askan Wi, on a du mal à digérer les forclusions notées dans les différents coins du Sénégal. Si parfois, les mandataires ont été accusés, à tort ou à raison, comme à Matam, dans certaines localités, YAW paie un amateurisme manifeste de ses représentants. C’est le cas à Mbour où la forclusion de la candidature de Me Tall a du mal à passer en travers la gorge des patriotes et des alliés. ‘’Il faut le dire, cela a été terrible pour tout le monde. Les gens ont été simplement irresponsables. Ils n’ont qu’à assumer’’, rapporte un responsable de la Coalition.
A quelques jets, à Sandiara, le même constat a été fait. Les représentants de la grande coalition de l’opposition ont été incapables de confectionner des listes complètes. Accusé de s’être enfui avec le cachet de la coalition, Modou Fall Guèye, coordonnateur communal de Pastef, botte en touche et accuse : ‘’Ce n’est même pas logique. Un cachet, ça coute entre 5000 et 7000 FCFA. De plus, moi, dès le 2 juillet, j’ai notifié, au nom de la section, aux autorités de Pastef et de la Coalition le gel des activités et notre démission de tous les postes de responsabilités. Ils avaient tout le temps pour faire un cachet. En vérité, ce qu’ils n’ont pas voulu dire, c’est qu’ils ont été incapables de faire des listes complètes. Ils ne peuvent en vouloir qu’à eux-mêmes et nous laisser tranquille’’.
Ce qui s’est passé, selon lui, c’est que suite à des investitures pas démocratiques ayant mené au choix du candidat de Grand parti, la section s’était totalement démarquée. ‘’Tout le monde sait que Pastef est le parti le plus représentatif de Yewwi dans la commune de Sandiara. Mais, avec la complicité du coordonnateur de la commission nationale des investitures, lui-même membre du Grand parti, un candidat du Parti de Gakou a été choisi. En son temps, on a saisi les instances habilitées et avons tiré les conclusions’’.
De l’amateurisme
Selon lui, dans la commune de Sandiara, il y a 56 conseillers plus les suppléants. Au total, c’est 97 personnes. Ce qu’ils n’ont pu remplir. ‘’Pastef, insiste-t-il, avait pris ses distances avec la coalition, parce que les investitures ne se sont pas passées de manière démocratique. Ensuite, on a essayé par tous les moyens de contacté le responsable de la commission, le député Malick Gueye, mais, il nous a ignorés. On a alors démissionné des responsabilités qui nous ont été confiées dans le cadre de la coalition’’.
Loin du département de Mbour, à Saint-Louis, la désillusion est aussi grande. Pour les élections locales de janvier prochain, la liste de Yewwi Askan Wi ne sera pas présente pour l’élection des conseillers départementaux. Motif, la liste présentée est incomplète, selon l’arrêté préfectoral.
Au niveau de la Grande coalition Gueum sa bopp, l’une des listes les plus sérieuses dans la première capitale du Sénégal, les choses ne vont guère mieux. Amenée par Ameth Fall Braya, deuxième aux dernières élections locales de 2014, la liste a tout simplement été déclarée irrecevable pour le même motif. Ce n’est pas tout. Liste très présente sur l’espace public, Gueum sa bopp risque de regretter encore pendant très longtemps son absence des compétitions dans la ville de Dakar. Le plus dramatique, c’est que c’est la liste même du leader qui se retrouve ainsi hors course (voir ailleurs).
Pour les élections départementales de Saint-Louis, la liste Défar sa gokh de Bara Diop a aussi été déclarée irrecevable. Pendant ce temps, la coalition Wallu également a aussi eu des difficultés, mais dans des collectivités de moindre envergure, pour le moment. A relever que les investitures sont encore loin de livrer tous leurs secrets.
Les motifs de ces rejets ne sont pas les mêmes. Chez les petites formations, on se heurte surtout à la disponibilité des militants susceptible d’être investis sur les listes. Chez les grands, le principal problème reste des tractations qui tirent en longueur et qui se soldent souvent par des dissidences de dernières heures. Ce qui peut être fatal dans bien des cas.
MOR AMAR