L’ex-secrétaire général réclame 5 550 000 F CFA au président
Le limogeage du secrétaire général du Conseil départemental de Diourbel a été finalement acté par le président, après avis favorable du préfet. Le désormais ex-secrétaire général réclame la régularisation de ses indemnités.
Par arrêté n°00031/CD/DBL/PCD, le président du Conseil départemental de Diourbel a mis fin aux fonctions du secrétaire général. Ce dernier a saisi le préfet du département de Diourbel pour demander la régularisation de ses indemnités. Allé Guèye veut ‘’le règlement intégral de ses indemnités sous aucune condition’’. Ces indemnités, de l’avis de l’ancien secrétaire général, ‘’s’élèvent, à la date du 24 octobre 2022, à 5 550 000 F CFA. Elles se décomposent comme suit : 19 mois pour indemnités de déplacement, 2 mois pour indemnités de fonction (septembre et octobre 2022) et 2 mois pour indemnités de logement (septembre et octobre). Ce qui fait un total de 5 550 000 F CFA’’.
Allé Guèye demande au préfet, ‘’en application de l’article 14 du Code des collectivités territoriales et toutes autres dispositions relevant de votre compétence, une régularisation dans les meilleurs délais de (s)es indemnités’’.
Pour rappel, le président du conseil départemental a officiellement limogé le secrétaire général, au motif qu’il est âgé (le secrétaire général est âgé de 65 ans). Toutefois, la mésentente entre les deux protagonistes a débuté lorsque le secrétaire général a demandé au président du conseil départemental de lui payer ses 19 mois d’indemnités. Dans une correspondance en date du 29 septembre 2022 adressée au préfet du département de Diourbel et dont ‘’EnQuête’’ détient copie, le secrétaire général sortant Allé Guèye révélait les manquements notés par rapport à l’application de l’article 14 du Code général des collectivités territoriales.
Il dénonçait ‘’un virement de crédit approuvé par arrêté n°0055/D DBL en date du 4 mars 2021 d’un montant de 2 000 000 F CFA destiné aux frais de déplacement du secrétaire général, suite au décret 2021-03 du 6 janvier 2021 et qui ne m’est jamais parvenu. Ce qui constitue un détournement d’objectifs. Le paiement des indemnités qui constitue une dépense obligatoire à l’instar des autres indemnités et salaires fait l’objet d’arriérés portant sur 19 mois dont un seul m’a été versé, ne saurait souffrir d’aucun cumul, puis de règlement à tempérament, d’autant plus que les salaires sont régulièrement payés, les indemnités régulièrement versées’’.
Faux et usage de faux
Dans la même correspondance, le secrétaire général reprochait au président ’’un établissement d’un certificat administratif de complaisance ramenant la date d’entrée en vigueur de l’indemnité forfaitaire du 15 juillet 2021 au lieu du 1er mars 2021, conformément au décret n°2021-03 du 6 janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs.’’
Ainsi, Allé Guèye accusait le président du conseil départemental de faux et usage de faux en écriture sur les documents publics dans l’établissement du certificat administratif, parce que la référence n°59/MFB/DGCPT/DCP/DR ne saurait, pour lui, se substituer au décret n°2021-03 du 6 janvier 2021.
Pour le secrétaire général du conseil départemental, son différend avec le président Abdou Khadim Guèye résulte aussi du fait qu’il y a ‘’une résistance abusive manifeste dans l’exécution de certaines décisions pour la régularisation de (s)es indemnités précédentes qui ont engendré le premier différend qui (le)s opposait et qui devait être un vieux souvenir’’.
Outre ces griefs, le secrétaire général demande au chef de l’État, par l’entremise des corps de contrôle et du ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, de se pencher sur le conseil départemental.
En effet, confie Allé Guèye : ‘’chaque année, le conseil départemental vote, depuis maintenant sept années, des crédits de 7 millions de carburant pour le secrétariat général et les bureaux, alors qu’il n’y a qu’un seul véhicule au conseil départemental et il a été acquis dans le cadre de la coopération décentralisée. Ce véhicule appartient à l’Office départemental pour l’emploi des jeunes (Odej). Où est passé cet argent et quelle utilisation en a été faite, parce que le secrétariat général n’a jamais reçu une goutte de carburant ?’’
Du côté de la présidence du conseil départemental, impossible de joindre le président.
BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)