Oumy Kaltoum Sarr propose le relèvement de l’âge du mariage à 18 ans
Le combat pour la protection des droits de la femme reste une préoccupation pour les organisations féministes. Pour donner une nouvelle dimension à cette lutte de longue haleine, Voix et leadership des femmes (VLF) veut renforcer la protection des jeunes filles dans le cadre du mariage. La présidente de l’organisation veut que l’âge du mariage soit relevé.
C’est lors d’un atelier de bilan des activités de l’année écoulée que la cheffe de projet Voix et leadership des femmes, Oumou Kaltoum Sarr, a annoncé la perspective nouvelle de leur organisation.
En effet, elle estime que l’âge du mariage doit être revu dans la législation sénégalaise. Selon elle, le mouvement féminin au Sénégal a traversé différentes périodes et différentes situations. Dans ce cadre, la cheffe de projet a expliqué que si aujourd’hui, il existe une loi sur la parité et d’autres défis relevés comme l’harmonisation de certains textes, il y a aussi d'autres défis qui attendent.
‘’Ce sont des questions relatives aux plaidoyers comme le relèvement de l’âge du mariage dans le Code de la famille en son article 11. Nous proposons que cela passe à 18 ans’’.
Sur cette lancée, la représentante des organisations de femmes, Fatou Fall Mbossé, soutient que le relèvement de l’âge du mariage de 16 à 18 ans devrait permettre une meilleure stabilité dans les ménages. ‘’Nous pensons que c’est une bonne chose, parce que le constat est que quand on donne en mariage une fille à bas âge, elle n’est préparée ni mentalement ni physiquement, encore moins psychologiquement. Or, cela joue dans le mariage. Aujourd’hui, nous ne sommes plus à l’époque où les tantes, les grand-mères étaient dans la même concession ; nous sommes à l’époque de la famille nucléaire. Et dans ces conditions où les couples sont dans les appartements, au moindre problème ; ils divorcent et cela n’est pas ce dont on a besoin pour une famille, car cela handicape aussi bien la femme que la famille. Cet âge pour le mariage est un problème’’.
Par ailleurs, Oumou Kaltoum Sarr indique que les défis de l’heure sont également autres. À l’en croire, ‘’la paternité pour les enfants naturels est un fléau qui est là et il y a beaucoup d'apatrides dans ce pays. Donc, il faut qu’on arrive à avoir une réponse institutionnelle. Nous avons aussi un défi : depuis 2020, le Sénégal a découvert du pétrole et du gaz, et les femmes doivent prendre d’assaut ce secteur extractif pour se positionner non seulement dans les instances de gouvernance, mais aussi pour être incontournables dans les prises de décision et que dans toutes les RSE cela puisse bénéficier aux femmes’’.
Dans la foulée, elle fait savoir que dans le cadre du bilan annuel, il y a beaucoup d'activités qui peuvent être retenues. ‘’Notamment les activités phares avec tous les critères qui permettent de renforcer institutionnellement les organisations dans la gouvernance avec des critères sur la transparence, la redevabilité, l’inclusion, etc.’’.
De ce fait, ajoute-t-elle, ‘’nous voulons qu’à partir de ces critères, toutes les organisations de la société civile puissent se l’approprier et l’ériger en modèle et même au-delà, que les acteurs politiques et même l’État puissent le faire comme un critère de référence’’.
Par ailleurs, continue la cheffe de projet, ‘’nous avons aussi lancé un fonds multiacteurs qui a été mis en place pour la pérennisation du projet et nous avons l’ordonnancement de différents acteurs, le corps diplomatique, mais nous appelons tous les acteurs à venir nous soutenir, parce que nous voulons que ce fonds soit une réponse adéquate par rapport à la problématique des droits des femmes et de l’égalité des droits des sexes au Sénégal’’.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)