Non au cumul de fonctions
Depuis le 23 juin, l’histoire politique du Sénégal a connu un tournant. Le peuple sénégalais a alors donné un signal très fort à tous les acteurs politiques pour leur dire : «PLUS JAMAIS COMME AVANT».
Tous les états-majors politiques avaient donné l’impression d’avoir bien compris et adapté leurs discours par rapport aux nouvelles exigences d’un peuple debout et prêt à exercer un contrôle citoyen sur toutes les actions publiques. Déjà, lors des élections locales de 2009, la résidence était un critère privilégié pour postuler à la responsabilité de Maire. Il est aujourd’hui établi que les collectivités locales du Sénégal disposent de ressources humaines compétentes et en nombre suffisant pour que soit assuré une répartition équitable des responsabilités.
Il est donc devenu inacceptable que toutes les responsabilités soient concentrées entre les mains d’une seule personne, si engagée soit-elle. L’ère des messies est révolue avec la seconde alternance de 2012. En effet, dans toutes les collectivités locales du Sénégal où les maires ont été promus à de nouvelles responsabilités qui les éloignent des préoccupations quotidiennes de leur mandant, un malaise profond s’est installé. Il est partout constaté un immobilisme des institutions locales se traduisant par des lenteurs de transmission, des blocages, voire la non exécution de dossiers très importants et parfois d’une urgence signalée.
Au nom de l’équité dans le partage des responsabilités, et au regard du vœu du Président Macky SALL de rendre les institutions impersonnelles, nous demandons solennellement qu’il soit mis fin au cumul de fonctions qui constitue à la fois un grand préjudice pour les populations locales et un mépris pour le reste des élus locaux.
Face aux multiples défis auxquels les populations sont confrontées tous les jours, il est devenu impérieux de s’appuyer sur toutes les compétences présentes dans les collectivités locales pour apporter des réponses satisfaisantes à leurs attentes légitimes. Dans un élan patriotique, tous les acteurs politiques devraient travailler au rayonnement des toutes les idées novatrices en vue d’une meilleure gouvernance.
Nous interpellons également toutes les organisations de la société civile pour que ce débat soit publiquement posé afin que plus jamais les populations locales ne souffrent de ces cumuls qui, en fait, ne profitent qu’à un petit groupe de privilégiés au détriment de tous les autres acteurs qui sont pourtant d’égale dignité et aussi compétents. Enfin, nous attirons l’attention de tous les citoyens sur l’urgente et impérieuse nécessité de se dresser contre les vielles pratiques de politique politicienne.
Au moment où le Sénégal s’engage dans une nouvelle ère avec la détermination du président Macky Sall de rétablir une République des valeurs, le préalable est de nous doter d’une gouvernance éthique, vertueuse et efficace en vue d’une réelle émergence économique ainsi qu’une amélioration sentie des conditions de vie des populations.
Dr. Ousmane LO (oussmanelo@yahoo.fr)
et Dr. Moustapha LO (lomoustapha1@yahoo.fr)
Conseillers Municipaux-Commune de LOUGA