Publié le 30 Sep 2023 - 23:56
TECHNOLOGIQUE - CHAÎNES D'APPROVISIONNEMENT MONDIALES

Un rapport révèle l’immense potentiel de l’Afrique 

 

Les économies africaines peuvent renforcer leur position dans les chaînes d'approvisionnement mondiales et devenir des acteurs majeurs dans les secteurs à forte intensité technologique, grâce à leurs ressources en matériaux et à leur marché de consommation en expansion, selon le Rapport 2023 sur le développement économique en Afrique  

 

Comment les économies africaines peuvent-elles devenir des acteurs majeurs des chaînes d'approvisionnement mondiales, en exploitant leurs vastes ressources en matériaux nécessaires aux secteurs à forte intensité technologique et grâce à leurs propres marchés de consommation en expansion ? Le Rapport 2023 sur le développement économique en Afrique a examiné les moyens d'y parvenir. Il faut d'abord noter que les chaînes d'approvisionnement englobent les systèmes et les ressources nécessaires pour développer, produire et transporter des biens et des services des fournisseurs aux consommateurs.

La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) note que l'abondance en minéraux et métaux essentiels en Afrique, comme l'aluminium, le cobalt, le cuivre, le lithium et le manganèse, composants vitaux pour les industries à forte intensité technologique, fait du continent ''une destination attrayante pour les secteurs manufacturiers''. Ce qui est opportun, alors que les récents bouleversements causés par les turbulences commerciales, les événements géopolitiques et une conjoncture incertaine obligent les fabricants à diversifier leurs sites de production.

''C'est le moment pour l'Afrique de renforcer sa position dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, alors que les efforts de diversification se poursuivent'', déclare le SG de la CNUCED, Rebeca Grynspan.  

L'Afrique offre également des avantages tels qu'un accès plus court et plus simple aux intrants primaires, une main-d'œuvre plus jeune, sensibilisée à la technologie et adaptable, et une classe moyenne en plein essor, connue pour sa demande croissante de biens et de services plus sophistiqués.

Le rapport souligne qu’une intégration plus poussée dans les chaînes d'approvisionnement mondiales permettrait également de diversifier les économies africaines et de renforcer leur résistance aux chocs futurs.

Une occasion d'accélérer l'action climatique

L'expansion des chaînes d'approvisionnement en énergie en Afrique est aussi une occasion d'accélérer l'action climatique. ''Le vaste potentiel du continent en matière d'énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire, peut contribuer à réduire les coûts de production et à diminuer la dépendance à l'égard des sources d'énergie basées sur les combustibles fossiles'', indique le rapport. Mais, poursuit le document, ''l'Afrique a besoin de plus d'investissements dans les énergies renouvelables pour combler l'important déficit d'investissement et s'attaquer aux autres obstacles à la fabrication de panneaux solaires sur le continent''.

L'Afrique a aussi besoin d'investissements importants dans les infrastructures pour renforcer sa position en tant que destination de la chaîne d'approvisionnement. Il s'agit de développer des infrastructures modernes et efficaces, telles que des ports, des routes et des réseaux de télécommunication, afin de faciliter le commerce et les échanges internationaux. En outre, les pays africains devraient également obtenir de meilleurs contrats miniers et licences d'exploration pour les métaux utilisés dans les produits de haute technologie et les chaînes d'approvisionnement, d'après le rapport. Cela renforcerait les industries nationales, en permettant aux entreprises locales de concevoir, d'acheter, de fabriquer et de fournir les composants nécessaires.

D’autres mesures

Il faut souligner que d'autres mesures doivent être prises par le pays africains. Parmi elles : promouvoir l'éducation et la formation. Il est question de mettre l'accent sur l'éducation et la formation dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques, afin de développer une main-d'œuvre qualifiée capable de soutenir les industries à forte intensité technologique. En outre, il faut encourager l'innovation. Car il est primordial de favoriser un environnement propice à l'innovation et à la recherche et au développement, en offrant des incitations fiscales, des subventions et des partenariats public-privé pour stimuler la création et l'adoption de technologies de pointe.

Et par rapport au renforcement des capacités industrielles, il faudra développer des clusters industriels et des zones économiques spéciales axées sur les secteurs à forte intensité technologique, en offrant des incitations aux entreprises pour s'installer et se développer en Afrique. L'autre mesure consiste à favoriser l'intégration régionale. Cela passe par la promotion de la coopération et de l'intégration économique entre les pays africains, en facilitant les échanges commerciaux et en harmonisant les réglementations pour créer un marché régional plus vaste et attractif pour les investisseurs.

En exploitant également leurs propres marchés de consommation en expansion, les économies africaines peuvent stimuler la demande intérieure et attirer les investissements étrangers. Cela peut être réalisé, en améliorant l'accès aux services financiers, en développant les infrastructures de distribution et en renforçant les politiques de protection des consommateurs.

BABACAR SY SEYE

 

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