Près de 2 milliards 500 millions pour créer des habitats marins à Kayar
Le maire de Kayar, Alioune Ndoye a présidé avant-hier une cérémonie portant sur un projet Bluehome, initié par Aziz Niang chargé de la pêche et de l'agriculture, accompagné d'une forte délégation canadienne. En effet, une subvention de 2 milliards 500 millions a été consentie pour la création de récifs marins, destinés à la régénération de la ressource.
Les pêcheurs sénégalais rencontrent beaucoup de difficultés. C'est pourquoi ces dernières années, il est constaté un exode des populations de villages de pêcheurs vers l'Europe. Diverses organisations initient des projets pour leur redonner espoir et qu'ils restent sur leur terroir. Des Canadiens réunis au sein de l'organisation Bluehome s'inscrivent dans cette dynamique et ont donné une enveloppe de deux milliards 500 millions FCFA.
Pour le maire de Kayar, Alioune Ndoye qui a pris part à la cérémonie officielle de remise du financement, ce projet à forte intensité de main-d'œuvre permettra aux pêcheurs ainsi qu'aux jeunes de la commune de démarrer une activité génératrice de ressources financières. Une opportunité saisie avec enthousiasme par le Conseil municipal pour se réjouir de ce soutien qui contribue à l'œuvre de construction de cette petite commune.
Cette initiative, selon lui doit permettre "le déploiement initial de 100 000 récifs artificiels abritant une diversité d'espèces le long des côtes de Kayar. L'importance et la stratégie de ce déploiement de récifs multi-espèces sont de générer des habitats marins riches et variés, facilement accessibles aux pêcheurs artisanaux locaux. Cela aura pour effet de réduire la pression sur les écosystèmes naturels tout en favorisant une pratique de la pêche durable plus près des côtes".
Le coût total du projet est estimé à 3 millions d'euros pour 100 000 récifs à Kayar. Environ un tiers du coût (soit 1 million d'euros) sera investi dans l'économie locale à partir des déchargements du quai de Dakar et en employant des pêcheurs locaux pour déployer les récifs artificiels avec des barges.
L'objectif est de déployer 1,75 millions de structures récifales artificielles abritant une diversité d'espèces le long des rivages du Sénégal (750 000), du Maroc (500 000), de la Mauritanie (250 000) et du Bénin (250 000), plus particulièrement près des communautés de pêcheurs artisanaux locaux. Cette initiative devrait ainsi réduire l'impact sur les écosystèmes naturels et encourager des méthodes de pêche durable près des côtes.
Bluehome est une organisation canadienne qui s'intéresse à la protection de l'environnement marin. Partant du constat de l'état de dégradation et la perte de biodiversité dans les écosystèmes marins des côtes ouest-africains du fait de la surpêche, de la pollution, du réchauffement climatique et des mauvaises pratiques de pêche, fait-on savoir.
En 2006, un plan national de déploiement de récifs artificiels a été élaboré au Sénégal. L'objectif était d'accroître la productivité des écosystèmes marins et côtiers.
Ndeye Diallo (Thiès)