Abdourahmane Diouf fixe un délai de 16 mois pour éradiquer le mal
Les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont bouclé leur conclave sur la recherche de solutions idoines pour sortir des chevauchements entre les années académiques. Dans cette dynamique, plusieurs solutions sont entrevues pour régler définitivement ce mal, sur un délai de moins de deux ans.
Le conclave des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, dirigé par le ministre de tutelle, s'est terminé par des recommandations phares qui devraient permettre de juguler le problème des universités sénégalaises en proie à une instabilité du calendrier des enseignements-apprentissages depuis plusieurs années. Dans ce sens, le ministre Abdourahmane Diouf et l'ensemble des acteurs qui ont identifié les causes de ce grand mal ont annoncé une batterie de recommandations qui devront être proposées par les acteurs universitaires à leurs instances respectives et au Conseil des ministres par l'autorité de tutelle.
Il s’agit, en effet, de sept résolutions qui devraient être la recette miracle qui permettrait de sortir de ce cycle d’années universitaires qui s’enchevêtrent perpétuellement. Cela permettra d’entamer la stabilisation définitive de l’année académique. ‘’Un délai de 16 mois est nécessaire pour stabiliser définitivement l’année académique. Les étudiants de 2022-2023 commenceront dès le 1er juillet, tandis que ceux de 2023-2024 débuteront au plus tard le 25 février 2025’’, a informé Abdourahmane Diouf qui se prononçait lors de la session de restitution des travaux du ‘’Séminaire de stabilisation du calendrier académique’’ qui s’est durant trois jours à Saly Portudal. Dans ce cadre, le ministre et ses techniciens ainsi que les acteurs qui ont participé à ce séminaire ont pensé s’attaquer ensuite au calendrier des orientations.
Dans cette dynamique, ‘’les orientations débuteront le 19 septembre 2024 et se clôtureront le 15 octobre. Ainsi, les bacheliers de cette année pourront s’inscrire dès le 21 octobre 2024, correspondant au troisième lundi du mois d’octobre’’, a assuré le ministre, sous réserve de la proposition de l’ensemble de ces résolutions au Conseil des ministres et aux instances de décision des différentes universités du Sénégal.
À l’en croire, cette instabilité du calendrier a un impact financier, puisqu’elle fait perdre à l’État du Sénégal plus de 200 milliards de francs CFA. C’est pour cette raison qu’il a été évalué l’incidence financière des résolutions envisagées pour une meilleure prise en charge de toutes les préoccupations. ‘’Le coût annuel estimé de ces mesures s’élève à 40 287 702 085 F CFA. Si l’on considère les années se chevauchant depuis 2019, cela représente plus de 400 milliards de francs CFA dépensés par l’État du Sénégal sur une décennie’’.
Par ailleurs, les acteurs universitaires ont estimé que pour sortir du bout de ce tunnel, il faut aussi assurer la finalisation des infrastructures à court terme. Sur ce point, ‘’le ministère s’engage à achever rapidement les projets d’infrastructures en cours pour améliorer les conditions d’études et de recherche’’, a martelé Abdourahmane Diouf. Mieux encore, il annonce que le ministère procédera au recrutement de 1 500 enseignants-chercheurs et de personnel administratif et technique (PATS) afin de renforcer les capacités de recherche et d’encadrement au sein des établissements d’enseignement supérieur.
En ce qui concerne l’orientation des étudiants vers le privé, ‘’le ministère encourage la collaboration avec les établissements privés pour diversifier les opportunités d’études supérieures’’.
Enfin, renseigne-t-il, ‘’un référentiel sera établi pour harmoniser les programmes de Master à l’échelle nationale’’.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)