Publié le 20 Jul 2024 - 17:09

0,6%… Oui zéro virgule six pour cent…Par Amadou Tidiane Wone

 

Les résultats du dernier recensement de la population au Sénégal sont tombés. Entre autres curiosités,  une révélation : nous serions, au Sénégal pays de Senghor, 0,6 % de la population  qui « utilisent le français comme principale langue de communication » selon le rapport provisoire de recensement de l’ANSD ! (Page 81)
 

Par la barbe de l’enchanteur Merlin…Comme dirait un personnage célèbre de bande dessinée de notre jeunesse !
Étonnant, déroutant ? Certainement !  Car, cela revient tout simplement à reconnaître qu’une infime minorité de sénégalais parle, comprend et utilise ( ?!) la langue « officielle » du pays et dans laquelle sont rédigées la Constitution et les lois…

 

Pis, cela rend… tragique ( !)  les discours à la nation du Chef de l’État qui s’adresse à son peuple dont 70% ne comprendraient rien de ce qu’il dit ! Il est vrai que, depuis quelques années, il est de tradition de traduire, non pas mot pour mot, mais  le contenu du discours présidentiel au gré de la compréhension du traducteur. Or traduire, c’est un peu trahir…
 

En réalité, les langues nationales, qui sont nos langues maternelles, ont opposé une résistance pacifique mais vigoureuse à la pénétration…française. Cette  Résistance culturelle, mentale et morale,  explique le rejet par la majorité du modèle étranger imposé. Seules les élites scolarisées à l’école de Jean Dard,  subjuguées par les avatars culturels du colonialisme français, ont une peur bleue de couper le cordon ombilical de l’aliénation. Or, comme le disait si bellement Emmanuel Kant, philosophe allemand, « l’indépendance ce n’est pas une récompense,  c’est une responsabilité. » Je dirais même plus : c’est une prise de responsabilité !
 

Il y’ a quelques années j’avais adressé, dans ce sens, une lettre ouverte aux membres de la Commission nationale de réforme des institutions ( CNRI):
https://www.setal.net/Decolonisez-notre-Constitution–Lettre-ouverte-aux-membres-de-la-Commission-Nationale-de-Reforme-des-Institutions-CNRI_a24422.html

 

C’était en février 2014…
Ce que je constate, depuis que  toutes ces questions de Souveraineté sont devenues incontournables face à la montée du racisme et de l’intolérance à travers le monde, mais surtout face à la poussée incompressible du rêve panafricain, c’est la capacité de se résigner des élites francisées africaines.
S’il y’a un frein à la formulation de politiques vigoureuses d’intégration africaine, c’est bien parce que ceux qui sont chargés de les définir et de les mettre en œuvre, ont le cerveau encombré de données et de complexes qui inhibent leur sens de l’imagination, hors des prêts-à-penser des curricula de l’École occidentale. Comme si nous étions, définitivement,  des tarés incapables de penser notre présent et notre avenir. Tous seuls. Comme des grands !
Oui !  Il a des sujets qui font peur : la monnaie, le départ des troupes étrangères de notre sol, la renégociation des concessions qui nous défavorisent, la création d’organisations communautaires, hors de la tutelle des ex-puissances coloniales… Les élites africaines ont peur de leur propre ombre sur ces sujets stratégiques devenus incontournables. Convenons-en pour mieux nous préparer : l’occident nous fermera de plus en plus ses portes. Pour des raisons économiques et démographiques. La peur panique du « remplacement » des populations européennes par des races et cultures différentes, est devenue le leitmotiv des extrêmes politiques occidentaux. Et ce discours, qui flatte les bas instincts des populations les plus démunies, a acquis droit de cité. Les résultats,  électoraux constamment en hausse de l’extrême droite, en France notamment, en sont une preuve.

 

C’est donc  ici et maintenant, chez nous, que nous devons donner corps aux rêves de nos enfants. Leur préparer un avenir radieux, sur notre continent, si riche et si… pauvre ( !?)
 

Simplifions dès lors l’équation : Prendre nos responsabilités ou périr…
 

c
info@amadoutidianewone.com
www.amadoutidianewone.com

Section: 
La montée de l'immigration irrégulière et les décès enregistrés au Sénégal : Une problématique à solutions multiples
Une jeunesse dans le déni de la peur
L'ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE : INCONSCIENCE OU CONSÉQUENCE D'UNE POLITIQUE D'INSOUCIANCE ?
Pourquoi la dissolution de l'Assemblée nationale devrait être différée
IMMIGRATION,UNE INTROSPECTION COLLECTIVE
La démarche politique de Amadou Ba n'est pas claire et rien de nouveau ne transparait à travers son discours.
Le droit à l'indifférence, utopie humaniste, fraternité ouverte ou menace morale?
QUELQUES CHANTIERS DES 3 J POUR LA REALISATION DU PROJET (2).  
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE, MONSIEUR LE PRÉSIDENT ENTRE LE MARTEAU DE LA FORFAITURE ET L’ENCLUME DE LA DÉCENCE RÉPUBLICAINE.
Dissolution de l'Assemblée nationale, réformes institutionnelles et questions de réglages
Au bal masqué de l’ignorance et de la vanité
Délinquance des jeunes et insécurité péri-urbaine : priorité à l'éducatif
El Hadji Abdoul Aziz Sy et la consolidation des relations inter-confrérique au Sénégal
LA VIE UTILE DE NDUKUR KACC ESSILUWA NDAO
CONSEIL PRIVÉ DU 5 SEPTEMBRE 1895 : Le rétablissement de la vérité s’impose
La méthode Ousmane Sonko sera-t-elle profitable pour le camp du pouvoir? Par Babacar Papis Samba
J’ÉTAIS PAS À LA PRIMATURE, MAIS…
Il faut de la tempérance, du "saggo" pour gouverner
Bby et le décret de révocation des Présidents du HCCT et du CESE : Ne pas confondre PUBLICATION et NOTIFICATION
À Monsieur le ministre de l’intérieur, le Général Jean Baptiste Tine : PLAIDOYER POUR LA SOUVERAINETÉ ADMINISTRATIVE DE PIKINE