Les agents n’excluent d’entrer dans la danse
Depuis plusieurs mois, certaines collectivités territoriales ont respecté le mot d’ordre de grève pour la revalorisation de leur salaire. À Linguère, bien que la situation soit normale, les agents municipaux comptent faire grève dans les jours à venir pour soutenir leurs camarades.
Une situation qui perdure et toujours pas de solution au niveau de l’État, les agents municipaux de la commune de Linguère lancent un ultimatum. La secrétaire municipale de la mairie de Linguère, Cherif Nini Aidara Ndiaye, nous explique la situation : ‘’Le problème de la grève perdure et devient de plus en plus difficile pour la population. Depuis 2023, les agents des collectivités territoriales ont entamé des grèves portant sur la revalorisation des traitements salariaux pour une meilleure prise en charge de leur plateforme revendicative. Au niveau de la commune de Linguère, les agents ont fait grève pendant un certain temps, surtout en 2023, mais lorsqu’on a constaté que la situation ne pouvait pas évoluer, nous avons pris l’initiative de les convoquer et de les conscientiser. Certes, les agents municipaux étaient très réticents au début, mais à force de les sensibiliser aux risques qu’ils courent, ils ont fini par lâcher du lest. Pour vous dire vrai, le mouvement d’humeur qui touche certaines collectivités dans ce pays ne se fait pas sentir dans la commune de Linguère. Nos agents municipaux vaquent à leurs occupations et continuent de faire leur travail’’, informe-t-elle dans son bureau.
Mieux, elle poursuit : ‘’Nous ne faisons pas de service minimum, d’autant plus que nos agents viennent à l’heure et continuent de travailler comme d’habitude. Des pourparlers ont été entamés entre les syndicats des collectivités territoriales et l’État, car depuis 2018, nous avions donné des arrêtés de titularisation et de nomination à des fonctionnaires qui avaient fait des audits et nous avons fait le nécessaire pour déposer l’ensemble des papiers demandés. Mais jusqu’à présent, les demandes n’ont pas été satisfaites et cela est resté au point mort.’’
Cherif Nini Ndiaye d’ajouter : ‘’Nous faciliterons toujours l’accès des extraits de naissance aux élèves et certains papiers administratifs aux populations, même avant l’arrivée de ce nouveau gouvernement. D’autant plus que l’éducation est au cœur de nos préoccupations. Je lance un appel au ministre des Collectivités territoriales, Balla Moussa Fofana, pour accompagner les agents des collectivités afin de régler leurs problèmes. Ne serait-ce que satisfaire leurs revendications qui datent de plusieurs mois, car ils méritent tous un salaire décent comme tout le monde.’’
Magatte Lecor dit ‘’Pilote’’, secrétaire général du Syndicat des agents d’état civil section Linguère, nous fait le point : ‘’L’objet de notre grève est l’augmentation des salaires aux collectivités territoriales que le gouvernement sortant avait octroyée au niveau de la Fonction publique et cela doit être automatique pour la Fonction publique locale. Depuis lors, on court derrière en nous disant que c’est un problème d’argent et que les municipalités n’ont pas les moyens nécessaires pour payer. Cela s’ajoute aussi au fait que l’État fait la sourde oreille pour régler ce problème.’’
Trouvé également dans son bureau, il informe que des rencontres ont eu lieu entre le gouvernement et les responsables syndicaux, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de solution. ‘’Récemment, un communiqué est sorti portant sur les agents de la Fonction publique locale. Mais retenons aussi qu’au niveau de la mairie, il y a deux secteurs : des agents de la Fonction publique locale et d’autres qui ne le sont pas. Maintenant, ils veulent payer les agents municipaux de la Fonction publique locale et laisser en rade les non-fonctionnaires, ce qui est injuste à notre niveau et doit être corrigé’’, dit-il.
S’agissant du non-respect du mot d’ordre de grève, il s’explique : ‘’On n’a pas respecté ce mot d’ordre ces derniers mois, car nous sommes dans un secteur où la demande est très forte, d’autant plus qu’il y a des bénévoles dans la mairie qui assurent le gros du travail.’’
Toutefois, il annonce la tenue d’une réunion les prochains jours pour décider s’ils vont respecter le mot d’ordre ou non. Car, assure-t-il, il y a une discrimination de traitement salarial chez les travailleurs. ‘’On ne peut pas favoriser certains travailleurs des collectivités territoriales et défavoriser les autres alors que tout le monde fait le même boulot. Et c’est dommage pour la population de la commune de Linguère. Pour le moment, nous continuons de donner des extraits de naissance aux enfants en attendant de nous réunir pour fixer notre sort dans les prochains jours’’, confie-t-il.
MOR MBATHIO NDIAYE