Y a-t-il une guerre par procuration ?
‘’Des encagoulés hors délais’’. C’est ainsi que le président du mouvement Agir (Alliance générationnelle pour les intérêts de la République) commence sa tribune sur le recours contre la tête de liste de la coalition Samm sa Kaddu dont il est membre. Bocoum semble convaincu de deux choses.
D’abord, qu’il y a des poids lourds derrière ce recours introduit par une liste méconnue du grand public, en l’occurrence la liste And Liggey Sunu Rew.
Ensuite, que ce recours est, de toute façon, voué à l’échec parce qu’il a été introduit au-delà du délai légal de 24 heures requis par la loi électorale. ‘’L’article LO184 qui permet ce recours est très clair sur les délais à respecter’’, peste le président d’Agir, qui cite ladite disposition : ‘’En cas de contestation d’un acte du ministre chargé des élections pris en application des articles LO179, LO180 et LO183, les mandataires des listes de candidats peuvent, dans les 24 heures suivant la notification ou sa publication de la décision, se pourvoir devant le Conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours qui suivent celui de l’enregistrement de la requête.’’
S’appuyant sur cet argumentaire, l’ancien député estime que ‘’le recours des encagoulés contre la tête de liste nationale de la coalition Sàmm Sa Kàddu, Barthélemy Dias est tout simplement frappé de déchéance. Il est irrecevable’’.
En effet, souligne-t-il, ‘’le requérant n’a effectué son dépôt que le 8 octobre à 17 h 30 conformément à la précision faite dans le récépissé de dépôt… Les listes de candidats ayant été publiées le 7 octobre vers 12 h, le requérant a dépassé le délai de 24 heures. Il a déposé son recours environ 29 heures après la publication des listes’’.
Aussi, peste-t-il, ‘’si le droit est dit, les encagoulés seront déçus d’avoir passé plus de temps à orner un fond bancal qu’à respecter les exigences de forme’’, insiste-t-il, tout en se gardant de nommer qui sont les encagoulés.
Jusque-là, le principal concerné, Barthélemy Dias, lui, s’est gardé de toute escalade. Pendant ce temps, les militants de Pastef tiennent aussi à dégager toute responsabilité dans cette initiative qui pourrait écarter le maire de Dakar de la course à la députation.
Dans sa requête, le requérant demande tout simplement que la liste titulaire de Sàmm sa Kàddu soit invalidée par le Conseil constitutionnel.
Toutefois, selon de nombreux experts, nous ne sommes pas dans un cas pouvant mener à l’invalidation de la liste. Au pire des cas, la coalition risque de perdre juste son capitaine Barthélemy Dias. Ce qui n’affecterait nullement la validité de la liste.
D’ailleurs, le Conseil constitutionnel a statué, hier. Dans une décision reçue, tard dans la nuit à EnQuête, les sages déclarent le recours introduit par le mandataire Serigne Modou Dièye ‘’irrecevable’’.
Il convient de rappeler que la liste And Liggey Sunu Réew est dirigée par un certain Théophile Mbengue, présenté comme un technicien télécom. Jusqu’à son recours, il était resté un illustre inconnu dans l’espace public. Le recours a donc attiré les projecteurs sur lui, lui donnant un peu plus de visibilité.
MOR AMAR