Pr Aliou Thiongane compte faire tomber Matam dans l'escarcelle de Pastef
Depuis 2012, l'Alliance Pour la République (APR) a toujours remporté toutes les échéances électorales au Fouta, dans la région de Matam plus particulièrement. Mais lors de la dernière présidentielle, Pastef a un peu secoué les Républicains dans ce bastion électoral quasi inviolable. Maintenant au pouvoir, les Patriotes, avec leur directeur de campagne communal à Nabadji Civol, Matam, Aliou Thiongane, comptent bien mettre fin à cette hégémonie dans la région d'une manière plus globale.
Dimanche prochain, Matam, ou le Fouta d'une façon générale, ne sera plus le “titre foncier” de l'APR. C'est l'avis, sinon le souhait du Professeur Aliou Thiongane, coordonnateur communal de Nabadji Civol et membre du mouvement national des cadres de Pastef. Selon M. Thiongane, ce n'est pas sorcier s'ils s'appuient sur le bon score de la coalition Diomaye Président lors de l'échéance du 24 mars dernier. “Depuis l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye, Matam, jadis considéré comme le bastion de l’APR, a changé de couleur et devient progressivement favorable à Pastef. Par exemple, la commune de Nabadji Civol est l’une des plus vastes et rares communes du département où Pastef a gagné le suffrage lors des élections présidentielles de mars 2024. Les populations ont adhéré au projet depuis le début”, a assuré M. Thiongane dans un entretien avec EnQuête.
Pour accentuer cet avantage, ce membre du Moncap entend miser sur une bonne campagne de “sensibilisation” et de communication avec les populations sur l’importance du Projet de transformation systémique, vision Sénégal 2050. Entre autres, ce professeur titulaire des universités veut faire adhérer Matam à la cause Pastef. Il est d’avis que leur meilleur allié pour ce faire est le bilan peu louable de l’ancien régime dans cette partie du Fouta. “L’absence de réalisation d’infrastructures vitales pour la région par l’ancien régime, l’abandon de la zone, le manque de considération des autorités politiques de BBY envers les populations sont des arguments solides pour convaincre les électeurs à voter pour les nouvelles autorités qui suscitent un grand espoir pour la population en général”, a-t-il dit.
D’autant plus que, d’après le Professeur Thiongane, qui est par ailleurs agrégé en pédiatrie, cette partie du Fouta a bien été prise en compte dans le référentiel Sénégal Vision 2050. “Un grand espoir renaît chez la population avec le Projet de transformation systémique et la vision Sénégal 2050. Dans ce projet, Matam fait partie des huit pôles économiques avec le volet agro-pastoral, la production d’engrais et la transformation du phosphate au niveau local.” Il poursuit en ajoutant les résultats immédiats pouvant découler du Projet, comme ces “milliers d’emplois pour la jeunesse, l’autosuffisance en riz et en production laitière, le développement et la modernisation de l’agriculture”.
M. Thiongane reste convaincu que Pastef influencera les résultats au soir du 17 novembre grâce à sa forte implantation dès la naissance du parti. En effet, très tôt, le parti d'Ousmane Sonko a créé une antenne dans cette partie du Fouta à travers la mise en place “d’une coordination départementale, des sections communales et des cellules dans les différents villages et quartiers”. Dans ses explications, ce cadre du parti au pouvoir a laissé entendre que la victoire de son camp passera par sa base électorale. “La commune de Nabadji Civol, qui est ma commune, est la plus vaste du département de Matam et la plus peuplée. Celui qui gagne cette commune a de fortes chances de gagner le département et la région. Les villages de la commune qui ont le poids électoral le plus important sont actuellement tous favorables à Pastef”, s’est-il réjoui.
In fine, Aliou Thiongane est revenu sur les ambitions législatives de Matam une fois le futur parlement installé. Celles-ci se résument en trois projets de loi qui concernent le “financement de projets pour le désenclavement du Dandé Mayo, la construction d’infrastructures sanitaires aux normes de l’OMS pour la région et l’ensemble des communes, et le bitumage de toutes les routes en latérite au niveau de la région.”
Mamadou Diop