La Cap tance Sambou Biagui
Dans un communiqué de presse, la Coordination des associations de presse (Cap) a dénoncé l’interdiction de la tenue de la conférence de presse du Cdeps à la Maison de la presse Babacar Touré.
L'interdiction de la conférence de presse du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse au Sénégal (Cdeps) à la Maison de la presse a fait réagir la Coordination des associations de presse (Cap). Elle a ainsi exprimé son indignation dans un communiqué de presse reçu à ‘’EnQuête’’.
Pour la Cap, cette décision marque une rupture inédite et historique dans la gestion de ce lieu emblématique, considéré comme un sanctuaire pour les acteurs des médias au Sénégal depuis son ouverture en 2014. ‘’Pour la première fois dans l'histoire de la presse du Sénégal et l'ouverture de la Maison de la presse en 2014, une association faîtière, reconnue par les pairs, est interdite d'y tenir une activité de communication’’, lit-on dans la note.
Pour la Cap, la Maison de la presse n'est pas un simple bâtiment, mais un refuge naturel pour les journalistes, au même titre qu'une ambassade pour ses ressortissants. ¨Si un journaliste ou technicien des médias est inquiété, il a le droit d'aller s'y réfugier comme s'il était dans l'ambassade de son pays à l'étranger. En somme, elle représente pour la profession un sanctuaire de la liberté de la presse’’. Comme preuve, soutient-elle, ‘’toutes les activités hostiles à l'ancien pouvoir pour dénoncer les arrestations, emprisonnements et tentatives de musellement des médias ont été organisées à la Maison de la presse. En effet, nous y avons tenu des points de presse, des conférences de presse, des veillées nocturnes et même des sit-in à l'initiative d'une ou des associations de presse. Elle doit être au-dessus des clivages partisans de toute sorte et la profession ne saurait s'accommoder à une tentative de politisation’’.
Ainsi, les membres de la Cap dénoncent unanimement cette interdiction, qu'ils qualifient de tentative d'oppression. Ils appellent donc à une résistance face à ce qu'ils perçoivent comme une série de représailles visant à museler la presse sénégalaise.
La Maison de la presse, ¨en plus d'être un réceptif et un réceptacle de nos activités, ses missions lui confèrent l'obligation d'entamer des médiations afin de faire taire toute querelle mettant en cause la presse¨, rappelle la Cap.
Elle a donc critiqué la gestion actuelle, affirmant que le Sénégal accuse un retard dans l'utilisation de cet espace par rapport aux pratiques connues dans d'autres pays de la sous-région. Dans ce sens, le directeur de la Maison de la presse, Sambou Biagui, lui-même journaliste, est directement interpellé. ¨Il est entré tristement dans l'histoire en interdisant à une organisation faîtière de tenir une activité dans ce lieu symbolique¨, déclare la Cap.