Publié le 7 Feb 2025 - 16:39
LISTE DES MÉDIAS

258 médias conformes, 28 en presse écrite

 

Malgré les critiques, attaques et autres contestations, le ministre chargé de la Communication fonce dans sa volonté d'exiger le respect de la réglementation à toutes les entreprises de presse qui exercent au Sénégal. Ce qui, du reste, était une exigence phare des assises nationales de la presse. 

 

Mettre un terme à l'anarchie dans le secteur de la presse. C'est le souhait affiché par le ministre Aliou Sall depuis sa nomination à la tête de ce département. Contrairement à ses prédécesseurs qui avaient tous reculé face aux pressions et aux lobbies de toutes sortes, lui a été jusque-là sans concession dans sa volonté de mettre en œuvre cette ambition partagée avec la plupart des organisations de la presse.

Hier, à l’occasion de la publication de la liste des médias reconnus conformes aux dispositions du Code de la presse, ses services ont encore montré toute leur détermination à faire respecter les lois en vigueur. L’objectif, selon le directeur de la Communication Habibou Dia, “c'est arriver à un écosystème stable avec des acteurs clairement identifiés, des journalistes professionnels qui exercent leur métier, qui jouissent de leurs droits.  Lutter contre la désinformation et le discours de haine. Et le travail continue”.

Au terme du processus, c’est 639 médias qui s’étaient déclarés sur la plateforme mise en place. Sur ce nombre total de déclarants, seuls 258 ont été reconnus conformes aux dispositions du Code de la presse. On note, parmi ces médias, 28 télévisions, dont la 7TV et Sen TV qui ont été éjectées après la première phase, 28 quotidiens, 30 radios commerciales, 102 radios communautaires, 22 Web TV et 48 pour la presse en ligne. Les 380 restants ont été jugés non conformes et vont devoir se régulariser pour continuer à exercer le métier.

“Avant de partir en voyage, le ministre a donné des instructions fermes pour une mise en demeure des médias de l’audiovisuel qui ne respectent pas les dispositions minimales requises. Parce que, comme vous le savez, pour ces médias, il faut obligatoirement une autorisation du ministère pour pouvoir exercer”, a insisté M. Dia. 

Des sanctions prévues contre les récalcitrants 

Mais les sanctions ne sont pas valables que pour l’audiovisuel. Les médias en ligne et ceux de la presse écrite ne sont pas non plus épargnés. En ce qui concerne les premiers, le directeur de la Communication a informé que la cybercriminalité sera actionnée pour faire le nécessaire, s’ils persistent à exercer illégalement le métier sans remplir les conditions. Pour la presse écrite, il a tenu à préciser que l'exigence du dépôt légal rend obligatoire l’impression. Aux entreprises qui se limitent à émettre des PDF, il avertit : “Celui qui pense qu’il peut faire de la presse écrite sans l'impression, je tiens à lui dire qu'il fait tout sauf de la presse écrite. Parce que le dépôt légal est indispensable et en parlant de dépôt légal, cela suppose que le journal soit l’imprimé.”

Il faut noter que le besoin d’assainissement a pendant longtemps été réclamé par les acteurs de la presse. Sous l’ancien régime, ils étaient 535 médias qui bénéficiaient de l'appui destiné aux médias sans respecter les règles prévues pour être une véritable entreprise de presse. “Parfois, c’était juste des noms fallacieux qui n’existaient même pas”, rappelle le directeur de la Communication.

En sus de ces manquements, l'autorité s'était rendu compte qu’il n’y  a même pas d’archives fiables par rapport à la liste de médias déclarés et reconnus auprès de ses propres services. C’est donc dans ce contexte qu’elle a entrepris cette démarche qui, à terme, devrait permettre plus de transparence dans la gestion du secteur, mais aussi plus de professionnalisme dans le traitement de l’information. 

Afin de procéder aux vérifications, une commission multipartite a été mise en place, composée notamment du Cored, de la Commission nationale de la carte de presse et du CNRA pour les médias ; des ministères de l’Intérieur, de la Justice et du Travail pour le gouvernement. Au-delà des dispositions du Code de la presse, il a été procédé à la vérification de la conformité des médias, eu égard à la législation du travail. Le département tient à ce que toutes les entreprises enregistrées respectent la convention collective et s’acquittent de leurs cotisations sociales. 

Un levier pour faire respecter la loi du travail et rendre aux travailleurs leur dignité 

À ce propos, d’énormes manquements ont été relevés durant ce processus. Le directeur de la Communication l'illustre avec le cas de la presse en ligne, où certains médias étaient dans l'incapacité de fournir des contrats. “Après vérification pour la presse en ligne, nous avons reçu 123 soumissionnaires de contrats de travail. Alors qu'on avait 224 entreprises de presse en ligne déclarées. Cela veut dire que 123 au moins ont essayé de fournir des contrats. Pour certains, on s'est rendu compte qu’il y a des lacunes. Seuls 80 ont déposé des contrats en bonne et due forme. Cela fait au moins 80 x 3 contrats de travail. Ce processus aura donc aidé à faire bénéficier à certains travailleurs de conditions décentes”, s'est réjoui M. Dia qui avertit : “Nous n'allons pas nous arrêter là. Si vous inscrivez des personnes, nous allons veiller, avec  le ministère du Travail, à ce que les droits de ces travailleurs déclarés soient pleinement respectés. Notamment par rapport aux cotisations sociales.” Ce qui n'a pas été le cas pour tout le monde. 

Le processus a aussi permis de déceler certains manquements par rapport à la législation du travail. Quarante-trois médias ont déposé des contrats de stagiaires non conformes. Ces stagiaires doivent normalement bénéficier de CDD. Les services du ministère constatent également des CDD et des CDI non visés par l'inspection du travail et des prestations de services. “Nous n'allons pas lésiner sur les moyens pour exiger le respect de la législation.  À terme, nous allons arriver à 369 journalistes au moins qui vont rentrer dans un cadre normal, c'est-à-dire jouir de conditions de travail décentes”, informe le directeur de la Communication. 

Pour rappel, si, pour l'audiovisuel, l'autorisation de la tutelle est obligatoire, pour la presse écrite, c'est plutôt le régime de l'enregistrement avec une obligation d'un dépôt légal auprès des autorités compétentes. Pour la presse en ligne, il faut une déclaration auprès du ministère de la Communication. En plus de ces mesures, il faut également se conformer à toutes les dispositions du Code de la presse relativement notamment aux droits des travailleurs. 

 

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