Vers une réduction de 8 à 5% en 2014
Les coûts de transferts d’argent à partir de l’Europe en direction des pays d’Afrique devraient passer de 8 à 5% en 2014, selon des experts de la Banque africaine de développement (BAD).
Ils sont nombreux ces Sénégalais qui sont allés travailler dans d'autres pays, et qui envoient régulièrement de l'argent à leurs familles respectives restées au pays. Des sommes estimées au total à 600 milliards par année. Les coûts de transfert de ces envois, souvent jugés chers, ont fait l'objet d'une étude dont le rapport a été publié hier lors d'un atelier organisé par la Banque africaine de développement (BAD), afin de voir quels voies et moyens utiliser pour parvenir à leur réduction. Et selon Naceur Bourenane, un des auteurs du rapport, ‘’le coût des transferts d’argent doit être réduit à 5% d’ici 2014 à partir de la France, à partir de l’Europe en direction des pays d’Afrique et du Maghreb’’.
En effet, les transferts qui passent par différents canaux, font souvent perdre beaucoup d'argent aux immigrés, car à côté des banques, des Sociétés de transfert d'argent (STA), des Instituts de microfinance (IFM) ou des Opérateurs de téléphonie mobile (OTM), il existe des agences de transfert qui sont informels. Ce qui crée d'énormes difficultés aux destinataires. ‘’Souvent ces Sénégalais perdent le tiers de la somme envoyée à cause des commissions et autres’’, a révélé Ngor Sarr du Ministère de l’Économie et des Finances.
Ainsi, pour la Directrice de la monnaie et du crédit, Oulimatou Diop, ‘’le transfert d'argent venant des Sénégalais de la diaspora reste un enjeu de développement. Ce qui justifie donc une nécessité de réduire le prix des transferts d'argent’’. ‘’Ce sera également une manière d'encourager ces compatriotes de continuer à envoyer de l'argent à travers des canaux sûrs’’, a-t-elle ajouté.
A côté de ce projet de réduction des coûts de transfert, le rapport s'est penché également sur les produits financiers sur lesquels l'argent envoyé par les immigrés peuvent être investis. En effet, l'argent envoyé par les Sénégalais établis à l'étranger ne sert souvent qu'à satisfaire des besoins familiaux. Et pour la BAD, ainsi que certains participants, ces sommes peuvent servir à faire des investissements dans l'immobilier, dans le transport ou dans d'autres secteurs. Cependant, tous les immigrés n'ont pas les mêmes orientations en matière d'investissement. ‘’Il existe beaucoup de produits financiers, mais chacun préfère investir dans un domaine où il se sent le mieux. Par exemple, quelqu'un peut vous dire : je vais construire une maison pour préparer la retraite ; un autre dans la santé etc. ‘’, a lancé M. Bourénane.
Cette étude a été également faite pour voir les impacts que cette manne financière a sur le développement du Sénégal. ‘’Ce rapport répond à une demande qui a émané des immigrés eux-mêmes, des sociétés françaises de transfert d'argent ainsi que la Banque africaine de développement (BAD) pour aider les Sénégalais de la diaspora à bénéficier d'une réduction des coûts de transfert’’, a expliqué Naceur Bourenane.
Amadou THIAM
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