Publié le 25 Oct 2012 - 12:20
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE- KERVIEL CONDAMNÉ EN APPEL

Comment rembourse-t-on cinq milliards d'euros ?

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La cour d'appel de Paris a confirmé, ce mercredi 24 octobre 2012, la peine de cinq ans de prison dont trois ferme pour Jérôme Kerviel, poursuivi pour une perte historique de 4,9 milliards d'euros en 2008. En outre, les magistrats ont confirmé qu'il incombait à l'ex-trader de la Société générale, seul responsable, de rembourser en totalité le préjudice. Reste une question : comment trouver 4,9 milliards d'euros ?

 

4,9 milliards d'euros, un montant difficile à appréhender pour le commun des mortels. C'est l'équivalent de 370 000 ans de salaire minimum, ou encore d'une vingtaine d'Airbus A380, le plus gros modèle d'avion de ligne existant au monde.

 

Autant le dire clairement : cette somme est évidemment impossible à rembourser. La Société générale le sait et assure qu'elle va se montrer réaliste. Cependant, la banque n'a aucunement l'intention de passer l'éponge. Jérôme Kerviel pourrait donc payer sa dette jusqu'à la fin de ses jours.

 

D'une manière générale, une personne condamnée doit rembourser à hauteur de sa capacité contributive. Concrètement, Jérôme Kerviel, s'il travaille, pourrait être ponctionné sur son salaire puis sur sa retraite. On ne lui laisserait que le minimum vital, pour se loger et se nourrir.

 

Alors qu'un justiciable qui ne paie pas une amende est passible de prison, ce n'est pas le cas pour les dommages et intérêts... Mais si la banque n'obtient pas de paiement, elle peut alors demander la saisie des biens. Impossible, par conséquent, d'échapper à la sanction.

 

L'avenir de Jérôme Kerviel semble donc totalement hypothéqué. Dans ces conditions, jamais il ne récoltera le fruit de son travail. Une véritable mort civile... Jusqu'à l'affaire Kerviel, les dommages et intérêts infligés par la justice française pour un individu s'étaient comptés en millions d'euros, jamais en milliards.

 

Sur les ondes de la radio RTL, l'ex-trader a fait part de son intention de se pourvoir en cassation.

 

Rfi.fr

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