Macky Sall invité à respecter sa promesse
''Le scandale du stade Assane Diouf pose un problème d’éthique républicaine et de probité morale'', estime le Collectif René Sanchez pour la sauvegarde et la réhabilitation du stade Assane Diouf, dans un communiqué parvenu à EnQuête.
Dans cette chronique d'une spoliation savamment ourdie, dont l'aspect sportif se réduit à ''la privation de la jeunesse d’une infrastructure sportive, bien public, au profit de spéculateurs à la recherche de substantiels profits'', le collectif dénonce la ''dégénérescence morale'' de responsables politiques ''à qui des citoyens ont confié la gestion de biens publics'' et qui n'ont ''en vue que leur propre enrichissement''. Et pour cause, les populations de Rebeuss s'insurgent contre les ''contrevérités'' qui ont constitué la trame de cette affaire''. De ces mensonges, les habitants du Plateau révèlent la ''ridicule'' proposition, en échange du stade Assane Diouf, ''de construire pour les jeunes de la Médina et du Plateau un stade omnisports à... Ouakam et un terrain d’entraînement pour le Khandalou de Rebeuss (dans la cour de récréation de l’école de Rebeuss) avec projecteurs, gazon synthétique, vestiaires'' et n'y voient qu'une vaine tentative ''de déposséder la jeunesse dakaroise de l’unique infrastructure fonctionnelle dans le Plateau''.
Une affaire de blanchiment d'argent, selon le collectif
Déterminer à barrer la route aux prédateurs fonciers, le collectif se dit engagé dans un combat citoyen contre ''les pratiques d’accaparement et de bradage du patrimoine foncier sur fond de spoliation et de spéculation depuis 2000 avec l’arrivée au pouvoir du régime libéral''. Dans l'optique d'un retour à une saine gestion des biens publics au profit des citoyens, le collectif ''exhorte le Président Macky Sall à respecter l’engagement pris le jeudi 21 mars 2012 à Rebeuss, devant le peuple sénégalais, de restituer, après son élection le Stade Assane Diouf à la jeunesse''. Il va plus loin et invite l’État sénégalais à procéder à un ''audit'' de l’affaire du stade Assane DIOUF qui cacherait ''une opération de blanchiment d’argent''.
Car, cet interminable bras de fer tient en haleine les habitants de Rebeuss depuis 2007, lorsque des bulldozers ont démoli la tribune du stade Assane Diouf . Un ''plan mûri de longue date et sous-tendu par une stratégie d’abandon du stade avec le prétexte tout trouvé de sa non utilisation'', affirme le collectif qui renseigne que dès le 27 octobre 2004, le Conseil municipal de la ville de Dakar a autorisé le maire à entamer la procédure de cession à l’État sénégalais du stade Assane Diouf, d’une superficie de 14 274 m² en échange du stade Iba Mar Diop, de sa réserve foncière (22 000 m²) et de ses dépendances. Ensuite, l’arrêté préfectoral n° 250 /P/D/DK du 13 novembre 2004 est venu parachever l’œuvre de dépossession, malgré ''les vives protestations''.
Donc, ''afin que les nuages soient dissipés, la lanterne de tous les Sénégalais éclairée, les responsabilités situées, le Collectif invite le Forum civil, les Organisations des droits de l’Homme, le mouvement sportif, à un débat national sur la nébuleuse affaire du stade Assane DIOUF''.
Gaston COLY
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