Les acteurs se penchent sur les plaies du système
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Le Forum civil, en collaboration avec Open Society Foundations, a organisé un atelier d'échanges sur l'intégrité du système électoral sénégalais. Différents acteurs issus des partis politiques et des organisations de la société civile se sont penchés sur les dysfonctionnements du système électoral sénégalais.
Plusieurs acteurs imprégnés dans le domaine des élections à tous les niveaux se sont regroupés à Saly Portudal, dans le cadre d'un atelier dont l'objectif est d’échanger sur les voies et moyens permettant de renforcer l’organisation d’élections intègres au Sénégal. C’était l’objet de réflexions intenses entre plusieurs acteurs, le week-end dernier, à Saly Portudal.
Selon le député Amadou Ba, cette rencontre vient à son heure. ‘’Il y a quelques mois, le Sénégal était au bord du précipice, à cause d’une conjugaison de facteurs et on pouvait craindre le pire pour l’avenir de notre pays. Tout cela a été généré par les difficultés d’application du Code électoral qui est un pilier essentiel de la démocratie. Sans la sagacité dont a fait montre le Conseil constitutionnel, le Sénégal serait dans des situations troubles", explique-t-il.
Le député de la Coalition Yewwi Askan Wi a estimé que la finalité de ce séminaire de partage est d'en "ressortir avec au moins une vue d’ensemble sur les difficultés rencontrées, pas à tous les niveaux, compte tenu du format, mais au moins sur les principales difficultés’’. Parmi ces difficultés, il énumère : la question de l’éligibilité, le parrainage, le contrôle… ‘’Nous avons besoin de ne pas avoir à vivre le traumatisme qu’on a connu et le naufrage auquel on aurait pu assister, s’il n'y avait pas eu l’élection présidentielle, de faire une refonte générale de tout le système", plaide Amadou Ba.
À en croire le remplaçant de Birame Soulèye à l’Assemblée nationale, le Sénégal a besoin, pour y parvenir, de l’expertise de la société civile et de son accompagnement. ‘’Je pense que les acteurs politiques sont d’accord, de même que la société sénégalaise, pour revoir le système. Quoiqu’ayant réussi à favoriser des alternances, ce système a montré ses limites et il ne faudrait pas revivre, pour les échéances électorales à venir, le scénario qu’on a déjà connu et qui pourrait mener le pays vers des lendemains incertains".
Pour sa part, le coordinateur du Forum civil, Birahime Seck, a indiqué que cette rencontre est une contribution de son organisation par rapport à la volonté du président de la République formulée le 3 avril 2024. Le chef de l’État, rappelle-t-il, ‘’avait pris plusieurs engagements parmi lesquels la volonté d'organiser des assises sur le système électoral". Parmi les pistes de réflexion évoquées par le président Faye, M. Seck rappelle le financement et la rationalisation des partis politiques, les questions liées aux organes en charge de l’organisation...
Cette rencontre, selon lui, vise à ‘’faire un diagnostic du système électoral sénégalais, d'en tirer des leçons, mais également à consolider les acquis de l'intégrité du système électoral et, au final, de proposer des solutions".
Précisant que tout est urgence dans le pays, le député Amadou Ba a insisté sur la nécessité d’une refonte du parrainage. ‘’Le Code électoral contient des dispositions qui ne sont pas adaptées en matière pénale. Il y a aussi la modernisation de la loi sur les partis politiques qui est totalement obsolète, beaucoup de redondances. Nous devons travailler pour avoir un code plus aéré, plus adapté’’, plaide le député de Yewwi Askan Wi.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)