Publié le 13 Jul 2013 - 16:31
09 DÉMINEURS LIBÉRÉS HIER A KASSOLOL

: Ils ont été remis ce matin aux autorités sénégalaises, à Mpack

 

Les neuf (09) démineurs de la société sud africaine Méchem qui restaient entre les mains du MFDC ont été libérés, hier, à Kassolol, puis conduits à Sao Domingos. Ils ont été remis ce matin aux autorités sénégalaises à Mpack, à la frontière entre la région de Ziguinchor et la Guinée-Bissau.

Les tractations entamées pour la libération des démineurs de la société sud africaine Méchem, aussitôt après l’annonce de leur capture, n’avaient pas eu les résultats escomptés, jusqu’au 27 mai dernier, date à laquelle trois d’entre eux, toutes des femmes, ont humé l’air de la liberté, après près de trois semaines de détention à Kassolol, fief de César Atoute Badiate, leur ravisseur. Ces douze (12) démineurs de la société sud africaine Méchem, un des opérateurs de déminage en Casamance, avaient été enlevés le vendredi 03 mai dernier, en début d’après-midi par une bande armée, à Kaïlou, village situé à une vingtaine de kilomètres de Ziguinchor, dans l’arrondissement de Nyassia. Toutefois, les ravisseurs n’avaient pas emporté le matériel de déminage.

Les démineurs, dont trois (03) femmes, s’étaient rendus sur les lieux pour procéder à des vérifications de qualité sur le site de Kaïlou dont le déminage avait déjà été entamé par Handicap International (HI). Une opération qui, il y a deux ans de cela, avait été suspendue pour des raisons de sécurité. Des individus supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) s’étaient nuitamment rendus sur le site. Ils avaient cette nuit-là détruit le balisage installé par HI et laissé sur place l’inscription « attention danger de mort Atika », nom de l’aile combattante du MFDC.

Lors d’une rencontre tenue à Sao-Domingos, en mars dernier entre le MFDC, le Centre national Anti-mines du Sénégal (CNAMS), des officiels bissau-guinéens et des Ong dont Appel de Genève et APRAN, intervenant dans le processus de paix en Casamance, les représentants du mouvement séparatiste casamançais proches de César Atoute Badiate avaient clairement indiqué que le déminage avait atteint la « ligne rouge». Ils avaient précisé qu’au-delà de cette  ligne « Maginot », la sécurité des démineurs n’était plus « garantie ». Cette position de « Atika » avait suscité beaucoup d’inquiétudes et de commentaires au milieu des acteurs du processus de paix en Casamance.

Depuis, le début du déminage humanitaire en Casamance, entamé en 2008, c’était la première fois que des démineurs faisaient l’objet d’attaques directes de la part des combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance.

 

Les péripéties de cette libération

 

Las d’attendre leur libération, hommes, femmes, jeunes et victimes de mines en Casamance, sous la houlette de la Plate-forme des Femmes pour la Paix en Casamance avaient battu le macadam dans les rues de Ziguinchor, pour réclamer leur libération, le 22 mai dernier. Une marche « silencieuse »  pour exprimer leur peine. « Nous sommes endeuillées parce que nos enfants sont loin de nous. Nous souffrons parce que nos enfants sont dans le maquis. Nous les voulons à nos côtés, même si on nous dit qu’ils sont dans de bonnes conditions », avait déclaré, ce jour-là, Ndèye Marie Diédhiou Thiam, présidente de la Plate-forme des femmes pour la paix en Casamance.

Comme si l’appel des femmes avait été entendu par César Atoute Badiate, le 27 mai dernier, grâce aux efforts menés par les acteurs impliqués dans la recherche de la paix en Casamance, l’Ong bissau-guinéenne « Mon Ku Mon » (main dans la main en créole », en l’occurrence, César Atoute libérait les trois femmes du groupe. « Je remercie tous ceux qui ont contribué à notre libération. Je ne peux pas dire un mot sur les conditions dans lesquelles nous avons vécu dans le maquis. Je ne peux pas dire exactement que je suis contente puisqu’une partie de moi-même n’est pas encore sortie de la brousse. Parce qu’il reste encore neuf garçons qui attendent leur libération. Et tant qu’ils ne seront pas libérés, je ne serai pas totalement libre. Il faut que les autorités sénégalaises fassent quelque chose puisque l’hivernage est presque arrivé », avait plaidé la dame Fatou Guèye, quelques minutes seulement après son arrivée à Mpack, village frontalier situé à 15 km de Ziguinchor, le lendemain de leur libération. «Je libère les femmes détenues, conformément à la demande de nos mamans», avait déclaré César Atoute Badiate, le 27 mai dernier, quelques minutes avant leur libération. 

Le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) considère que « le déminage doit être intégré dans le processus global des négociations de paix en Casamance ». Les ravisseurs estimaient que les otages seront libres que lorsque les autorités sénégalaises auront également pris des engagements fermes pour respecter tous les points de l’accord signé entre le mouvement indépendantiste, le Centre national  d’action anti-mines du Sénégal (CNAMS) et le gouvernement sénégalais. Accord signé le 20 mars dernier à Sao Domingos, en Guinée-Bissau. ''En envoyant des démineurs sur le terrain, ceux-ci ont franchi la ligne rouge, au risque de perdre leur vie. C’est pour cette raison que nous avons vite agi'', soutenait un communiqué du Mfdc.

 Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps. Dans l’un, comme dans l’autre, les 09 autres démineurs ont été libérés, hier, à Kassolol, puis acheminés à Sao-Domingos. Ce matin, ils seront remis, vers les coups de 11 heures, aux autorités sénégalaises, à Mpack, village situé à la frontière entre la région de Ziguinchor et la République de Guinée Bissau, a indiqué Rui Dacosta, le préfet de Sao-Domingos.

 

 

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