Publié le 30 Oct 2021 - 21:31
ACCÈS DES FEMMES AUX RESSOURCES ÉCONOMIQUES

Les facteurs bloquants passés en revue

 

Malgré leur dynamisme et leur esprit d’entreprenariat, des femmes sénégalaises peinent toujours à accéder aux ressources économiques. Une table ronde s’est tenue ce jeudi sur la question, pour permettre à des spécialistes interrogés par le Think Tank Wathi de passer en revue les facteurs bloquants.  

 

Une table ronde virtuelle s’est tenue, ce jeudi, pour se pencher sur la question de l’accès des femmes sénégalaises aux ressources économiques. La rencontre, organisée par le Think Tank Wathi, a permis aux participants de débattre sur les questions de l’accès à la terre et les types d’accompagnement destinés à l’autonomisation des femmes. Sur ce dernier point, la présidente de l’Union des femmes cheffes d’entreprise du Sénégal s’est réjouie des avancées faites dans la création et le développement des petites et moyennes entreprises, mais aussi l’accompagnement de l’entreprenariat.

Seulement, tout n’est pas encore gagné, semble indiquer Nicole Gackou qui remet sur la table l’impact de ces politiques sur les activités des femmes.  ‘’Il y a beaucoup de politiques, mais est-ce qu’elles profitent aux femmes ? Si elles ne profitent pas, quelles en sont les raisons et les causes ? Les raisons sont, à mon avis, d’ordre structurel, dans la mesure où j’aime à demander aux gouvernants l’état des lieux ou le suivi-évaluation de chaque programme. Nous avons une multitude de fonds d’investissement, mais quelle est l’accessibilité des femmes par rapport à ces fonds-là ?’’, s’interroge Mme Gackou.

A ses yeux, l’accès des femmes est très faible, à cause d’un manque d’information. Elle pense, également, que l’une des causes de cette faiblesse est les critères d’éligibilité à ces fonds. En effet, indique Nicole Gackou, la plupart des femmes s’activent dans le secteur informel.   

La présidente de l’Union des femmes cheffes d’entreprise du Sénégal d’ajouter que ces initiatives nécessitent un accompagnement en matière de formation. ‘’Il faut connaitre la gestion financière.  Qu’est-ce qu’un crédit ? Comment le mettre en place ? Mais surtout, apprendre aux dames à épargner. C’est la chose la plus difficile. Et à faire des investissements idoines qui restent dans le cadre de leur corps de métier, pour pérenniser leurs activités’’, détaille-t-elle. D’après Nicole Gackou, ce ne sont pas toutes les catégories de femmes qui arrivent à être financées, car il y a des procédures à respecter.  Il faut, selon elle, être éligible, avoir un business model et accepter de se faire accompagner.  

Sokhna Ndiaye, spécialiste en gestion administrative et financière, explique, sur la même lancée, que malgré la persistance des obstacles liés à l’émancipation économique des femmes, il existe une volonté politique réelle et un accroissement des efforts de l’Etat du Sénégal en faveur des progrès d’autonomisation de la femme et de la jeune fille.

Par ailleurs, dit-elle, une stratégie nationale de l’autonomisation des femmes est mise en place et est accompagnée d’un plan d’action prioritaire qui a été actualisé pour prendre en compte les besoins de relance économique, suite à l’impact de la Covid-19. Il existe, à cet effet, indique-t-elle, une multitude de mécanismes de financement.  

‘’Ces mécanismes de fonds de garantie devraient être renforcés et les taux d’intérêt allégés, ce qui permettrait aux femmes d’y avoir accès. Il faut davantage accompagner les entreprises dirigées par les femmes, surtout les petites et moyennes entreprises qui s’activent dans l’agro-alimentaire’’, soutient Sokhna Ndiaye.

HABIBATOU TRAORE  

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