Les réserves officielles de change de la BCEAO estimées à 10 548,9 milliards F CFA
Les réserves officielles de change de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont augmenté, d’une année à l’autre, de 1 533,1 milliards, pour ressortir à 10 548,9 milliards de francs CFA. C’est ce qui ressort de la note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à fin octobre 2020, rendue public hier par la Banque centrale.
La note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à fin octobre 2020, publiée hier par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) informe qu’en glissement annuel, les avoirs extérieurs nets (AEN) des institutions de dépôt se sont consolidés de 199,0 milliards. ‘’Cette évolution résulte de la hausse de 181,2 milliards des AEN de la Banque centrale et de 17,8 milliards de ceux des banques. Les réserves officielles de change de la Banque centrale ont augmenté, d’une année à l’autre, de 1 533,1 milliards, pour ressortir à 10 548,9 milliards, en liaison avec les tirages effectués sur les ressources du FMI qui ont induit une hausse de 1 185,4 milliards des avoirs en DTS (droits de tirage de spéciaux) et les plus-values sur l’or monétaire (+321,3 milliards)’’, renseigne le document de la Banque centrale.
Ce niveau de réserves, explique l’institution, assure aux économies de l’Union 5,4 mois d’importations de biens et services, et correspond à un taux de couverture de l’émission monétaire de 73,9 %, contre 74,7 % le mois précédent. Il ressort aussi de cette note que les créances intérieures ont progressé en glissement annuel de 14,7 %, pour s'établir à 36 211,7 milliards, en liaison essentiellement avec la hausse des créances nettes sur les administrations publiques centrales (Apuc).
‘’Le crédit accordé aux ménages a augmenté de 4,2 % ou 298,4 milliards, en glissement annuel. Pour les entreprises privées, les encours de crédits ont enregistré une progression de 3,6 % ou 456,9 milliards et les financements sous forme de titres de dette ou de participation ont reculé de 11,9 %. La baisse du rythme de progression des créances sur l'économie entre septembre et octobre 2020 (+3,4 % contre +3,9 % en septembre) n'est pas en phase avec le renforcement de nouvelles mises en place de crédits. En glissement annuel, les nouveaux concours bancaires ont augmenté de 41,6 % en octobre 2020, après une hausse de 13,8 % en septembre’’, poursuit la BCEAO.
Sur une base mensuelle, les crédits nouvellement mis en place, la Banque centrale notifie qu’ils ont augmenté de 16,1 %, après une réalisation de 42,0 % en septembre 2020. Ainsi, le cumul mensuel, toutes maturités confondues, est estimé à 1 564,1 milliards en octobre 2020, après un niveau de 1 347,5 milliards le mois dernier, en lien avec l'accroissement des crédits au niveau de l'ensemble des débiteurs, à l'exception des coopératives et groupements villageois. ‘’Les hausses les plus importantes sont notées au niveau des sociétés d'Etat et établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic), des entreprises individuelles et de l'Etat et organismes assimilés. Quant aux dépôts mobilisés par les banques de l'UEMOA, ils ont enregistré une hausse de 0,1 % en octobre 2020, en ressortant à 885,4 milliards contre 884,5 milliards le mois précédent’’, lit-on dans la note.
Les concours de la BCEAO aux banques arrêtés à 6 078,8 milliards
La note de la Banque centrale révèle aussi que l'accroissement du volume des dépôts bancaires est imputable notamment aux entreprises privées du secteur productif, aux Etats et organismes assimilés, ainsi qu'aux particuliers. Et la baisse relevée au niveau des entreprises individuelles, de la clientèle financière et des assurances et caisses de retraite a modéré la tendance. S'agissant du volume moyen des opérations sur le marché interbancaire, toutes maturités confondues, il s'est établi à 284,3 milliards, en hausse de 31,1 % par rapport à septembre 2020. ‘’Dans ce contexte, les concours de la BCEAO aux banques se sont accrus de 4,9 %, en passant de 5 797,4 milliards à 6 078,8 milliards en octobre 2020. Cette situation est intervenue au moment où les banques ont renforcé leurs demandes de liquidités (+1,5 %), aussi bien sur le guichet hebdomadaire (+1,2 %) que sur le guichet mensuel (+2,0 %)’’, rapporte notre source.
Au niveau du financement de l'Administration centrale, le recours des Etats au marché financier de la dette pour le financement des plans de riposte et de relance a contribué à accroître les créances nettes des banques sur l’Administration centrale. Sur les 14,7 % de croissance des créances intérieures, les créances nettes sur les Apuc ont contribué à hauteur de 12,2 points de pourcentage. En glissement annuel, les Apuc ont enregistré une hausse de 3 864,1 milliards en octobre 2020. En particulier, les concours des banques sous forme d'acquisition de titres publics se sont accrus de 3 754,0 milliards.
Marché des titres de la dette publique
Pendant la période sous revue, selon la BCEAO, les Etats membres de l'UEMOA ont poursuivi leurs émissions sur le marché financier régional, en vue de lever des ressources pour la couverture des besoins de financement induits par la crise de la Covid-19.
En outre, ils ont procédé au refinancement de leurs engagements sur les premières émissions des bons Covid-19, à travers une troisième phase d'émission de ces bons. ‘’Au cours du mois d'octobre 2020, le volume des ressources levées sur le marché financier régional s'est ainsi accru de 30,4 milliards par rapport au mois précédent, pour s'établir à 504,4 milliards, dont 213,1 milliards de bons et 291,3 milliards d'obligations. Cette évolution est notamment liée à l'augmentation, en variation mensuelle, du volume des émissions des bons du Trésor de 81,1 milliards, atténuée par le recul des mobilisations au titre des obligations d'un montant de 50,7 milliards’’, souligne la note.
Cette période a été notamment marquée par le démarrage de la troisième vague des émissions des bons Covid-19 pour un montant de 673,6 milliards pour des maturités d'un mois, avec l'émission du Sénégal, le 27 octobre 2020, pour un montant de 103,1 milliards. En variation annuelle, le montant des titres publics souscrits a augmenté de 196,3 milliards par rapport à son niveau d'octobre 2019. Le taux de couverture des émissions est ressorti, en moyenne, à 234,5 % en octobre 2020, contre 169,7 % un an auparavant. Les bons ont représenté 42,3 % des émissions.
Perspectives d'évolution de la situation monétaire de l'Union
Sur les perspectives d'évolution de la situation monétaire de l'Union, le document fait savoir que la BCEAO continuera à assurer les conditions de financement favorables. Cet engagement, qui sera tenu tout au long de cette double crise sanitaire et économique, a été réaffirmé lors de la réunion du Comité de politique monétaire du 2 décembre 2020. A effet, la BCEAO promet de maintenir ses adjudications à taux fixe minimal de 2,0 % et de servir la totalité des soumissions des banques de l'UEMOA sur l'ensemble de ses guichets.
‘’Avec la détermination de la BCEAO à accompagner le financement des économies de l'Union, les conditions de mobilisation de ressources au niveau des marchés monétaires poursuivraient leur détente. La hausse attendue des concours de la BCEAO et des besoins réels des banques renforcerait les agrégats monétaires’’, note l’institution.
Néanmoins, la Banque centrale précise que les prévisions des besoins réels de liquidité pour la proche période se situeraient autour de 3 556,2 milliards sur le guichet hebdomadaire, en baisse de 13,4 milliards ou 0,5 % par rapport à la réalisation au 4 décembre 2020.
En conséquence, selon les estimations, la masse monétaire de l’Union serait à 33 673,3 milliards en novembre 2020, contre une réalisation de 29 429,3 milliards un an plus tôt. La hausse de 4 244,0 milliards qui en résulterait serait imputable à la progression de 4 857,1 milliards des créances intérieures. Les avoirs extérieurs nets se dégraderaient de 210,6 milliards.
En particulier, d’après la BCEAO, l'accroissement des créances intérieures serait lié à la hausse attendue, en glissement annuel, des créances nettes sur les unités de l'Administration centrale de 4 119,4 milliards et à celle des créances sur l'économie de 737,7 milliards. Sous l’angle de ses composantes, l’accroissement de la masse monétaire se traduirait, à fin novembre 2020, en glissement annuel, par la hausse des dépôts, à hauteur de 2 994,2 milliards et de la circulation fiduciaire de 1 249,9 milliards.
MARIAMA DIEME