Les banques invitées à prendre des risques pour aider les petits exploitants
Les banques devraient prendre un peu plus de risques pour assurer un service financier très efficace aux petits exploitants agricoles africains, a estimé lundi à Dakar Babacar Ndiaye, ancien président de la Banque africaine de développement (BAD).
‘’Il faut prendre des risques sur les exploitants agricoles en inventant le financement autrement. Les banques devraient prendre le risque même de +non remboursement+ avec des politiques d’encadrement et formation pour assurer un processus financier très efficace à l’endroit des petits exploitants agricoles africains’’, a notamment dit M. Ndiaye.
Il s’exprimait en marge d’une rencontre sur les enjeux de l’Agriculture africaine. Cette manifestation de trois jours intitulée "Agribusiness Forum 2012" est consacrée au thème: "Partenariat, de l’investissement et de la technologie". ''Pourquoi les banques ne prennent pas le risque pour les petits agriculteurs?. Nous savons que dans les microcrédits, quand on donne aux pauvres, ils remboursent d’une façon ponctuelle ce qu’ils ont pris comme financement. Qu’est-ce qui fait qu’on on ne leur fasse pas confiance ?'', s’est interrogé l’ancien président de la BAD.
Selon lui, ''c'est une responsabilité sociale de la part des banques de procéder au financement de la petite exploitation agricole en Afrique’’. ‘’Nos banques génèrent tellement de bénéfices qu’elles peuvent mettre une bonne partie de leur marge bénéficiaire, de leurs réserves importantes et autres dividendes sur les petits exploitants agricoles africains dans le cadre de la mise en œuvre de leur responsabilité sociale d’entreprise (RSE)’’, a-t-il soutenu.
Ancien président de la BAD, Babacar Ndiaye doit intervenir mercredi, jour de clôture de ce forum sur l’Agrobusiness sur le sous-thème ‘’Financer l’agriculture africaine : mécanismes, stratégies et modèles’’. ‘’Nous voulons innover pour répondre aux besoins du moment et permettre à 90 pour cent de nos ruraux de sentir la confiance des banquiers. Pourquoi nous restons dans les mêmes méthodes culturales depuis tout le temps ? Comment se fait-il qu’on ait tant de quantité d’eau qui tombe et on n’a pas les moyens d’en garder pour s’en servir après ?’’, s’est il encore étonné.
APS