Le Rds souligne des «espoirs effondrés»
Inopportune et à annuler. C'est ainsi que le Rassemblement démocratique sénégalais juge une probable hausse du prix de l'électricité après la Déclaration de politique général du Premier ministre, lundi.
De l'angoisse. C'est le sentiment dénoté par le Rassemblement démocratique sénégalais (Rds) après les propos tenus par Abdoul Mbaye sur la question de l'énergie dans son discours de politique générale. «La volonté affichée du chef du gouvernement de supprimer la subvention de 40% que l'Etat concédait sur l'électricité ne peut que susciter de légitimes angoisses chez les ménages», indique un communiqué du Bureau politique du Rds parvenu à EnQuête.
Pour Mame Mactar Guèye, le «réajustement tarifaire» annoncé par le Premier ministre n'est qu'un voile de pudeur destiné à retarder une échéance jugée inéluctable : la hausse du coût de l'électricité par le retour à la vérité des prix. C'est pourquoi il «exhorte le gouvernement à renoncer à cette décision inopportune pour ne pas en rajouter à la précarité des modestes familles, et préserver la stabilité sociale.»
En cas d'application, la hausse verra «s'effondrer» les espoirs de dizaines de milliers de Sénégalais. «Pour un gouvernement qui paraissait judicieusement inscrire son action dans le binôme «yaakaar» et «yokuté» («espoir et prospérité» en faisant de l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages sa sur-priorité, ce serait dommage d'entreprendre ainsi de récupérer de la main gauche ce qu'il aura généreusement concédé de la main droite.» Mame Mactar Guèye et ses camarades ne se font donc pas d'illusions : la hausse du prix de l'électricité, «matière vitale de la chaîne économique», «va incontestablement saper moult efforts consentis pour requinquer le panier de la ménagère.»
Pourtant, reconnaît le Rds, la revalorisation annoncée des allocations de retraite à hauteur de 10% à partir du mois prochain, ainsi que la baisse, au mois de janvier 2013, de l'Impôt sur le revenu (Isr) «qui ne cesse d'esquinter les revenus mensuels des salariés», constituent des motifs de satisfaction à mettre à l'actif des autorités issues de l'élection présidentielle du 25 mars 2012.
Par ailleurs, le Rassemblement démocratique sénégalais estime aujourd'hui nécessaire «une évaluation du taux d'achèvement de toutes les déclarations de politique générale» survenues dans notre pays. L'«audit systématique» de ces exercices «devrait permettre à la Représentation parlementaire d'être régulièrement édifiée sur les promesses des chefs de gouvernement successifs qui auront fait l'objet de réalisations concrètes, mais aussi sur les engagements pris devant le peuple, qui auront pêché par leur désopilant 'sur-place'.»
MOMAR DIENG
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