À Kolda, l’État injecte 332 millions pour former 2 269 apprentis
À Kolda, 2 269 apprentis-artisans appartenant à 12 corps de métiers sont en formation. Le coût global de cette formation est de 332 millions de francs CFA. C’est une initiative de l’État du Sénégal, à travers le Projet sur l’amélioration de l’employabilité des jeunes par l’apprentissage non formel (Peja).
À Kolda, les artisans ont accueilli, ce mardi, le Projet d’employabilité des jeunes par l’apprentissage non formel (Peja). Il s’agit d’un plan dédié aux artisans du Sénégal et financé par la Banque mondiale à hauteur de 30 milliards de francs CFA. Son objectif est de former 2 269 apprentis-artisans de la région de Kolda, d’ici mars 2024.
Ainsi, 8 000 maîtres-apprentis sont chargés de cette formation en dehors de laquelle il y a le volet de la certification. ‘’Sur toute la région de Kolda, le Peja a enrôlé 2 269 apprentis qui sont en train de subir cette formation. C’est un projet d’envergure qui appuie 332 maitres d’apprentissage, à travers un million de francs CFA par maitre apprenti. Ce qui fait un total de 332 millions de francs CFA injectés dans la région de Kolda’’, explique Soulèye Kane, directeur de l’Apprentissage au ministère de la Formation, de l’Apprentissage et de l’Insertion.
Il a ajouté qu’en plus, ‘’il y a l’appui en transfert pour appuyer les apprentis-artisans, à travers ce qu’on appelle le cash transfert. Cent trente-cinq mille pour les filles et 96 500 pour les garçons, plus maintenant les formations en entrepreneuriat. Ce qui permet d’améliorer les conditions de vie des apprentis-artisans dans l’exercice de leur métier’’.
Satisfait de cette formation, le président de l’Union nationale des chambres de métiers du Sénégal (UNCMS), Issa Dièye, par ailleurs 1er vice-président du Réseau des chambres de métiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a expliqué que ‘’cette formation sera sanctionnée par la remise des diplômes qui seront reconnus par l’État du Sénégal’’.
L’État invité à prolonger le projet de trois mois
De leur côté, les maitres-apprentis du Fouladou se disent satisfaits d’avoir bénéficié d’une certification et de la valorisation des acquis et des expériences. Ce qui est inédit au Sénégal. ‘’Nous, artisans, avons de l’expérience, mais on est confrontés à un manque de diplômes. Ce projet constitue une réponse à cette vieille doléance. Désormais, nous artisans aurons des diplômes reconnus par l’État du Sénégal’’, s’est réjoui le président de la Chambre des métiers de Kolda, El Hadj Ndiaye.
Les artisans ont tout de même soulevé des difficultés ayant trait au retard dans l’acquisition des équipements et leur cherté. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, chaque bénéficiaire devait avoir un million de francs CFA en équipements, y compris la logistique et la TVA.
Le patron de l’Union nationale des chambres de métiers du Sénégal, Issa Dièye, a martelé qu’il n’est pas possible ‘’de certifier 32 mille apprentis, d’ici fin mars 2024’’. C’est pourquoi les maitres-artisans demandent à l’État la prolongation du projet de trois mois, c’est-à-dire allez jusqu’en fin juin, afin de pouvoir former autant d’apprentis’’. Car, disent-ils, ‘’c’est impossible pour la certification des apprentis, mais aussi impossible pour l’acquisition des équipements’’.
De plus, malgré les efforts consentis par l’État dans le secteur de l’artisanat, les acteurs demandent que leur secteur soit formalisé.
NFALY MANSALY