L’expert dépêché refuse de trancher le débat sur la surtaxe
Le Directeur général de Tactikom de Genève, Pape Gorgui Touré, est invité à Dakar pour dit-on expliquer aux opérateurs de téléphonie ce qu’est la tarification internationale ainsi que ses composantes. C’est à travers un atelier tenu hier que l’expert sénégalais a fait sa démonstration. Cependant, il s’est réservé de trancher le débat opposant l’État du Sénégal à la SONATEL à propos de la surtaxe sur les appels internationaux entrants.
Pour lui, le Sénégal regorge d’assez de compétences pouvant trancher la question. ''Je ne pourrai pas trancher mais j’ai longuement parlé aux différentes parties et je peux vous dire qu’elles sont toutes mues par une volonté d’avancer'', a déclaré Pape Gorgui Touré. Cet expert international se réserve aussi de donner son opinion de peur d’avoir ''une fausse opinion'', à l’en croire. Aussi, la Commission nationale sur la connectivité ne l’a pas invité pour dire qui a dit vrai ou faux dans ce débat. Mais plutôt pour expliquer la tarification internationale, comme a tenu à le rappeler le ministre d’État et président de ladite commission, Alassane Dialy Ndiaye.
''Il y a beaucoup de personnes qui parlent sur la tarification internationale. À un moment, j’ai eu l’impression que parmi ces gens, il y en a qui ne maîtrisent pas leur sujet'', s’est désolé le ministre. ''Alors pour rationaliser le débat, la Commission nationale de la connectivité a invité un expert international pour échanger sur le sujet'', a expliqué Alassane Dialy Ndiaye.
Mais malgré les explications de l’expert dépêché, la SONATEL reste sceptique. Ses représentants n’ont pas manqué de le faire savoir. Pour son directeur financier et comptable, Sadikh Diop, il s’agit d’une taxe au sens fiscal du terme car il y a prélèvement obligatoire de l’Etat. De même, la SONATEL a relevé la baisse du trafic, des revenus de l’opérateur et le développement de la fraude.
Par ailleurs, la tarification internationale serait d’une manière basique la détermination, de façon objective, des services échangés par les opérateurs compte tenu du coup encouru par les preneurs de risque. Car, il est important quand on vend un terminus, que cela soit de façon directe ou indirecte, de faire la tarification sur la base d’éléments résultant des coûts encourus. Ou sur la base d’autres éléments pouvant résulter d’une réglementation nationale.
Par ailleurs, selon M. Touré, différents éléments doivent être pris en compte pour déterminer globalement dans la tarification ce que l’ensemble des services peuvent rapporter. La première est que les opérateurs doivent se baser sur les coûts encourus pour étudier les réseaux mis en place. Ensuite, en deuxième et troisième lieu, ils doivent évaluer le financement et l’amortir. Avant, enfin, de tenir compte de tout ce qu’il faut payer à l’Etat.
Bigué BOB