Publié le 4 Oct 2023 - 20:48
AUDITION AU HCCT - MAUVAIS ÉTAT DES CENTRES DE SANTÉ AU SÉNÉGAL…

Les hauts conseillers “acculent” Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye

 

Les hauts conseillers des collectivités territoriales ont auditionné, hier, la ministre de la Santé et de l’Action sociale. Leurs doléances ont porté essentiellement sur l'état des centres de santé de leurs localités et territoires, et sur l'accueil des malades.

 

Dans le cadre de sa troisième session ordinaire qui se tient sur le thème "Territorialisation de la compétence santé : quelles stratégies pour une amélioration de la politique sanitaire dans les collectivités territoriales ?", le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) a auditionné, hier, la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.

Lors de son allocution d'ouverture, la présidente du HCCT, Aminata Mbengue Ndiaye, a fait savoir que c'est une charge du Haut conseil de réfléchir sur les mécanismes d'implantation des collectivités territoriales dans la gouvernance et le financement du système de santé pour permettre d'offrir aux administrés des conditions de vie décentes, notamment en termes d'accès à des soins de santé de meilleure qualité. 

Dans le secteur de la santé, dit-elle, il y a beaucoup de défis à relever comme l'insuffisance des infrastructures sanitaires dans certaines localités du pays, le manque de personnel et parfois l'absence de motivation pour exécuter les activités sur l'ensemble du territoire national afin de couvrir les zones les plus reculées.

Ensuite, dans le sillage de leur présidente, presque chaque conseiller a soulevé le mauvais état du centre de santé de sa localité. À un certain moment, on a même eu l'impression que toutes les structures de santé au Sénégal sont en mauvais état.

Prenant la parole, la ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait savoir qu'il faut renforcer l'offre de santé. "Nous sommes sur cet axe, avec tout ce qui est investissement en termes d'infrastructures sanitaires, de recrutement de personnel qualifié, de bourses de spécialisation que le département est en train de livrer, mais également en termes de régulation. Chaque localité veut aujourd'hui une ambulance médicalisée et c'est tout à fait normal. Donc, nous avons commencé cet approvisionnement en ambulances. Mais ce qu'il faut expliquer, c'est qu’il faut une coordination, une cohésion dans tout ce que nous sommes en train de faire’’, renseigne Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.

Elle précise : ‘’’Les ambulances dont nous disposons aujourd'hui, peut-être, ne peuvent pas couvrir l'ensemble du territoire, mais ce qui est important, c'est toute la réflexion autour de ce réseau, mais également utiliser les technologies de l'information et de la communication. Je pense qu’aujourd'hui, nous avons dans toutes les localités des téléphones portables et il faut faire de telle sorte que les évacuations sanitaires puissent être programmées".

Ainsi, Marie Khemesse Ngom Ndiaye est pour le renforcement de la sensibilisation et de la communication, pour qu'aucun malade ne puisse être dans une ambulance circulaire d'une structure sanitaire à une autre. ‘’Cela demande juste beaucoup de communication et de coordination entre nous en interne, en tant que professionnels de la santé, mais également de parler avec les élus locaux", indique-t-elle.

Mauvais accueil des malades dans les structures de santé

Une grande partie des hauts conseillers des collectivités territoriales ont aussi abordé la question du mauvais accueil des malades dans les structures sanitaires.

En réponse, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye a déclaré : "On peut renforcer les structures ; on peut mettre des équipements aux normes standards ; l'environnement de travail peut être amélioré ; on peut avoir des motivations. Mais il y a un point nodal qu'on appelle l'accueil et ça va même au-delà du système sanitaire. Je pense que c'est une éducation. Il y a beaucoup de choses à réorganiser au niveau des communautés et populations, mais nous avons un grand rôle à jouer."

En effet, explique-t-elle, "dans les facultés de médecine, on nous a beaucoup parlé de l'accueil par rapport aux malades et un de nos maîtres disait : 'Un bon accueil peut guérir, soulager le malade à peu près de 50 %.'  Aujourd'hui, nous sommes en train de voir toutes les bonnes volontés utiliser tous les canaux, particulièrement la presse, la communication, pour parler de ce bon accueil."

En marge de la session, les journalistes ont interpellé la ministre sur ce mois dit "octobre rose". Selon elle, c'est le mois consacré à beaucoup de communication, de sensibilisation sur les cancers féminins et particulièrement le cancer qui attaque le sein. Elle a aussi fait savoir que le Sénégal a fait des efforts, des avancées significatives au niveau de la prise en charge du cancer.

Mais, dit-elle, quel que soit l'investissement qu'on aura fait en termes d'équipements et d'infrastructures, ce qui est important, c'est la prévention. "Nous demandons à toutes les femmes, au-delà de 40 ans, d'aller faire régulièrement la mammographie et pendant cette période d'octobre rose', elle est à 15 000 F CFA. Nous demandons également à toutes les bonnes volontés d'appuyer les femmes dans tout le territoire pour qu'elles puissent faire la mammographie. Si jamais la maladie se présente, nous avons aujourd'hui l'arsenal thérapeutique haut de gamme pour pouvoir prendre en charge les malades", renseigne la ministre.

Elle ajoute qu’il y a entre 8 000 et 12 000 nouveaux cas de cancer chaque année. Ce qui est énorme. Donc, l'accent doit être mis sur la prévention et sur la promotion de la santé. ‘’C'est valable pour tous les cancers’’, martèle Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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