Publié le 14 Apr 2015 - 22:58
AVEC UN TAUX DE CROISSANCE ESTIME A 5,4% EN 2015

Le Sénégal chapeaute ses voisins subsahariens 

 

L’Afrique subsaharienne voit sa croissance se ralentir avec un taux de 4% en 2015. A l’inverse, un pays comme le Sénégal accélère son rythme avec une prévision de 5,4% qui dépasse la moyenne subsaharienne.

 

L’économie africaine change de visage. Bien qu’ayant un taux de croissance qui dépasse celui des autres régions, le rythme de la croissance africaine ne permet pas d’atteindre l’émergence. C’est ce que démontrent les dernières prévisions du Groupe de la Banque mondiale publiées hier. En effet, la croissance de l’Afrique subsaharienne qui se situait à 4,5% en 2014, ralentira autour de 4,0% en 2015.

Ce fléchissement s’explique, selon le rapport, par la ‘’baisse des cours du pétrole et des autres matières premières‘’. C’est en tout cas ce que conclut la dernière édition d’Africa’s Pulse, publication semestrielle du Groupe de la Banque mondiale qui analyse les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne. Un rapport qui a été présenté dans le cadre des Réunions de printemps qui auront lieu cette semaine à Washington DC et rassembleront les ministres des Finances et du Développement du monde entier qui échangeront sur l’état de l’économie mondiale et du développement international.

D’après les prévisions, en 2015, la croissance sera inférieure à la moyenne de 4,4% réalisée en Afrique au cours des deux dernières décennies. Cependant, elle se situerait autour de 4,7% à l’exclusion de l’Afrique du Sud. Des taux qui, selon le rapport, sont loin du ‘’pic de croissance de 6,4% enregistré au cours des années, de 2002 à 2008’’.

Ce recul du taux de croissance de l’Afrique subsaharienne est dû, selon le rapport de la BM, à plusieurs facteurs. Qu’il suffise de citer la baisse du cours des matières premières, l’épidémie Ebola, le ‘’cancer‘’ Boko Haram qui gagne du terrain ou encore les déficits budgétaires notés dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne.

Néanmoins, le Sénégal s’efforce de tirer son épingle du jeu. Cette baisse du cours des matières premières, et notamment du pétrole, offre une bouffée d’oxygène à l’économie sénégalaise qui est en train de se refaire une santé. D’après Serigne Moustapha Sène, Directeur de la Direction de la Prévision des Etudes Economiques (Dpee), pour 2015, le Sénégal devrait enregistrer un taux de croissance de 5,4%. Autrement dit, il sera au-dessus de la moyenne subsaharienne. Etant un pays assez ‘’résilient‘’, le Sénégal a su, selon M. Sène, mettre en place une batterie de mesures susceptibles d’amortir les chocs. 

Toujours à l’en croire, les deux chocs majeurs qui sont à l’origine de ce recul du taux de croissance de l’Afrique subsaharienne, à savoir la baisse du prix du baril et une dépréciation de l’Euro, profitent au Sénégal. D’ailleurs, des simulations faites au ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp) ont montré que la croissance devrait être stimulée. Cependant, le Directeur de la Dpee préconise l’élargissement des bases de cette croissance, afin  que cela se traduise en termes d’amélioration des conditions de vie des populations.

Visiblement, Vera Songwe est optimiste quant au maintien à la hausse du taux de croissance du Sénégal, du Kenya ou encore de la Côte d’Ivoire. Pour le cas du Sénégal, elle trouve l’explication d’une telle situation dans ‘’l’augmentation des investissements plus productifs‘’. A l’en croire, ce choix a conduit à une croissance nette du PIB.

La Directrice des opérations de la BM au Sénégal est aussi d’avis qu’au-delà de l’investissement, il faut opter pour la ‘’maintenance‘’ qui est plus importante. Elle a dès lors exhorté le gouvernement sénégalais à relever le défi et en visant un meilleur rang dans le Doing Business. Selon elle, la grille d’investissement contenue dans le Pse ‘’accélère la croissance‘’.  

De son côté, l’Economiste en chef pour le Sénégal, Philip English, a soutenu que  la plupart des pays africains semble souffrir un peu de cette baisse du prix des matières premières. Ce qui est, dit-il ‘’plutôt positif  pour le Sénégal qui, pour une fois, est sur le bon côté de l’histoire, au moins pour cette année’’. 

Aminatou AHNE

 

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