Banques et établissements financiers s'engagent

Les Associations professionnelles des banques et établissements financiers de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA), regroupées en une fédération, se sont engagées pour la baisse des taux appliqués aux crédits consentis par les banques, pour ainsi répondre au "signal fort de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest’’ (BCEAO).
"Il y a une évolution des taux directeurs de la Banque centrale, avec une tendance à la baisse, depuis 2009. C’est un signal fort de la Banque centrale et nous, en tant que banques commerciales, nous avons le devoir de traduire ces orientations sur le terrain pour que cela puisse profiter à la population’’, a souligné le président de la Fédération des APBEF, Pierre Zerbo. Il était interrogé par la presse en marge de la clôture de la rencontre entre le gouverneur de la BCEAO et les présidents des APBEF, jeudi, au siège de la banque.
Le président de la fédération a ainsi réaffirmé l'engagement à "suivre cette tendance à la baisse sur l’ensemble des pays de l’UMOA. "Les premiers trimestres de 2013 confirment cette tendance avec de 9,5% en 2009 à 6,5% en 2013’’, a-t-il signalé. Pierre Zerbo a toutefois reconnu que les taux appliqués dans l’espace sont "disparates d’un pays à un autre dans un marché libre, indiquant que la concurrence permettra de définir les différents taux’’. "La Banque centrale est dans son rôle d’impulser des dynamiques, de donner des orientations politiques, de les mesurer et s’assurer que ces mesures sont mises en œuvre concrètement sur le terrain’’, a-t-il ajouté.
Pour le gouverneur de la BCEAO, Thiémoko Meyliet Koné, la Banque centrale et les établissements financiers ont "beaucoup de points à voir’’. Il s’agit notamment "de financer les économies, de la solidité du système bancaire, des points pour lesquels la BCEAO a des avis, une approche et une stratégie’’. "Il est bon que les autorités de la BCEAO la partage avec le système bancaire représenté par le président de la Fédération des APBEF’, a t-il précisé. "Lorsque nous baissons les taux directeurs, nous espérons que ces taux vont être répercutés sur les taux de crédit faits à la clientèle, parce qu’il s’agit de créer les conditions d’un financement beaucoup plus important en abaissant les taux et en permettant aux uns et aux autres d’accéder au crédit bancaire’’, a fait valoir le gouverneur de la Bceao.
Lui et les présidents des APBEF ont également échangé sur les mesures additionnelles à mettre en œuvre dans les Etats membres de l’UMOA en vue notamment de réduire la tarification des services bancaires et en particulier le coût du crédit, selon le communiqué final remis à la presse. Dans ce cadre, l’accent a été notamment mis sur la nécessité pour les établissements de crédit d’adopter des stratégies innovantes et ciblées pour diversifier l’offre de services financiers et tirer profit des facteurs d’échelle pour réduire leurs tarifications, ajoute le texte.
A cet égard, précise le communiqué, "une attention particulière devra être accordée aux obligations de transparence et d’information des établissements de crédit en matière de tarification, à la rationalisation des commissions de service ainsi qu’à la gratuité de certains services bancaires de base’’. Ces mesures recommandées par la concertation régionale sur la promotion de la bancarisation dans l’UMOA, tenue en novembre 2012 au siège de la BCEAO, devront être mises en œuvre au cours de l’année 2013.
Au cours de la rencontre, le gouverneur a également annoncé la création d’une Agence UMOA-Titres chargée d’assister les Etats dans la mobilisation des ressources financières nécessaires au développement des économies de l’Union. Cette structure communautaire, qui sera à la disposition de tous les Etats, va les aider à mobiliser des ressources sur le marché pour financer le développement.
APS