Otis Hughley Jr veut reconquérir le trône avec le Sénégal
Le nouveau sélectionneur national des Lionnes de la balle orange a exposé ses objectifs avec l’équipe du Sénégal, ce vendredi. Otis Hughley Jr, qui a déjà remporté trois titres continentaux avec le Nigeria, vise le sommet du basket féminin africain.
Une dizaine de jours après sa nomination sur le banc de l’équipe nationale féminine du Sénégal de basket, Otis Hughley Jr a dévoilé ses ambitions avec les Lionnes. Face à la presse, ce vendredi, le technicien américain s’est montré optimiste et très ambitieux pour la mission qui lui a été assignée. ‘’J’aimerais aider le Sénégal à redevenir numéro un. Pas seulement pour une année, mais en bâtissant quelque chose qui va durer. On va plus que gagner ici, on va dominer au vu des talents dont le Sénégal dispose. On va gagner ; je suis ici pour gagner. Cela va se faire au fil du temps. Je suis impatient de démarrer’’, a indiqué Otis.
Pour s’installer sur le toit du basket féminin africain, le nouveau sélectionneur national des Lionnes devra détrôner le Nigeria, qui domine la balle orange depuis quelques années. Le natif d’Atlanta, aux USA, sait comment s’y prendre. En tant qu’ancien coach des D-Tigers (2017 à 2022), avec lesquelles il a remporté trois titres continentaux (2017, 2019 et 2021), il veut s’appuyer sur sa connaissance du basket nigérian. ‘’La stratégie consistera à mettre la pression sur le Nigeria. Elles n’aiment pas ce genre de pression. Je connais chacune des joueuses du Nigeria. Je sais ce qu’elles ne supportent pas. Nous allons préparer nos filles à mettre la pression sur le Nigeria depuis le moment où elles sortiront du bus jusqu’au moment où elles iront au lit. Elles vont se réveiller au milieu de la nuit à cause du cauchemar que nous allons leur donner’’, a déclaré Otis Hughley Jr.
Cependant, l’entraineur américain ne veut pas vendre du rêve aux Sénégalais, malgré le potentiel du basket sénégalais. ‘’Le Sénégal a les talents les plus doués en Afrique. Actuellement, l’équipe est juste très jeune, mais juste la première étape. Il faut leur donner du temps. Il n’y a pas de potion magique, il faut travailler dur. Pour atteindre la victoire, il faut passer par l’échec. Il y a un prix à payer’’, a-t-il soutenu. Selon lui, le processus de réalisation de cet objectif final ne doit pas être escamoté. C’est pour cette raison qu’il a invité les Sénégalais à ne pas avoir des attentes démesurées au tournoi de Kigali (du 19 au 25 aout 2024) de préqualification à la Coupe du monde. Le Sénégal va évoluer dans le groupe C avec le Brésil, la Hongrie et les Philippines.
Forger l’état d’esprit des joueuses
Le technicien mise d’abord sur la jeunesse pour assoir une domination pérenne. ‘’Quand vous gagnez avec de jeunes joueuses, ce sera pour un long temps. Par contre, quand vous avez des joueuses âgées, vous allez gagner, mais vous allez encore attendre longtemps pour regagner’’. Du fait de la jeunesse de son groupe, le coach compte sur cette compétition pour aguerrir ses joueuses. ‘’On va emmener les jeunes joueuses et leur donner une expérience des grands tournois. Il s’agit d’une compétition très difficile. Quand nous retournerons à l’Afrobasket en 2025, ces joueuses ne seront plus jeunes, parce qu’elles auront acquis de l’expérience’’.
Par ailleurs, il a répertorié un certain nombre de points à améliorer. Il s’agit de leur état d’esprit. ‘’Tout est question d’état d’esprit. Il faudrait que les filles commencent à le changer. Quand elles mènent par +13 et que l’adversaire revient à +9, elles ont tendance à jouer pour ne pas perdre au lieu de jouer pour gagner. Vous devez toujours continuer à jouer pour gagner. J’aimerais aider à construire cet état d’esprit’’, s’est-il engagé.
Il s’agit ensuite de travailler l’adresse des Lionnes. De son passage sur le banc des D-Tigers contre lesquelles les Lionnes ont perdu deux finales (2019 et 2023), Otis a noté le manque d’adresse des Sénégalaises. ‘’Le Sénégal n’a pas un bon jeu de lancer, mais cela va changer. Une fois que ce changement sera opéré avec une bonne pression, le Sénégal sera très difficile à battre, parce que le talent est là’’, a-t-il assuré.
LOUIS GEORGES DIATTA