« Les bailleurs avaient presque accepté de renier leurs propres procédures»
Comme une histoire qui se répète entre les présidents Wade et Sall, le Sénégal veut refuser la transparence, alors que « les bailleurs de fonds avaient presque accepté, tellement le Code des marchés était conforme aux normes internationales, de renier leurs propres procédures », indique Birahim Seck, invité de « Objection » sur Sud Fm
«Les partenaires au développement ont joué un très grand rôle dans la mise en place de ce Code des marchés publics, dans la mise en place de tous les instruments qui accompagnent aujourd’hui la règlementation des marchés publics. Et même pour la mise en place des instruments de contrôle, que ce soit l’Armp, que ce soit la Dcmp. L’Union européenne participe également de façon conséquente à la formation des agents qu’elle finance. Le Canada participe aussi à la formation, puisque permettant à l’Armp de disposer de son centre de formation. La Banque mondiale a pour sa part financé le processus d’élaboration de la réglementation des marchés publics au Sénégal », égrène Birahim Seck.
Le responsable du Forum civil, membre du Conseil économique, social et environnemental d’en tirer que « les partenaires au développement ont joué un très grand rôle pour booster la transparence, booster la participation des petites et moyennes entreprises à la commande publique ». Et à l’en croire, il existe bien un risque né de cette déclaration inappropriée di chef de l’Etat. «Le Sénégal était évalué en 2008 à 89% de conformité aux normes standard de l’Ocde. On était à deux pas d’entrer dans ce qu’on appelle le Use of Countries System (Ucs). C’est-à-dire que les bailleurs de fonds avaient presque accepté, tellement le Code des marchés était conforme aux normes internationales, de renier leurs propres procédures si deux dispositions étaient modifiées dans le Code», renseigne Birahim Seck.
Poursuivant, il indique : « c’est principalement l’article 52, qui devait permettre aux entreprises étrangères de participer aux marchés publics qui constituait le blocage». Disposition compréhensible, à l’en croire, pour protéger l’entreprise sénégalaise.
De l’avis du membre du Forum civil, « du fait des modifications qui étaient apportées par le Président Wade en 2010, en extirpant les marchés de la Présidence et de certains ministères, les bailleurs de fonds avaient reculé, mais l’Ue avait également bloqué son financement à l’époque, demandant au gouvernement de se ranger derrière la transparence ». Voilà pourquoi les bailleurs appliquent toujours leurs propres principes quand ils financent, renseigne-t-il.