Priorité au dialogue social
L’augmentation du budget 2017 du ministère du Travail, selon Mansour Sy, va permettre au gouvernement de prendre en charge tout ce qui est nécessaire pour un bon dialogue social au niveau national.
Le budget du ministère du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les Institutions s’élève, pour l’année 2017, à 3 008 704 240 F CFA contre 2 252 965 640 F CFA en 2016, soit une hausse de 33,54% en valeur relative. ‘’C’est une augmentation importante qui permet au gouvernement de prendre en charge tout ce qui est nécessaire pour un bon dialogue social au niveau national’’, justifie le ministre du Travail. Selon qui, ‘’en 2017, le gouvernement va contribuer au financement du Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique’’.
En effet, dans le détail, les crédits dotés pour les dépenses de personnel en 2017 pour le ministère du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les Institutions, sont arrêtés à 792 934 240 F CFA contre 852 175 640 F CFA en 2016, soit une baisse de 59 241 400 F CFA en valeur absolue et 6,95 % en valeur relative. Mais, pour ce qui est des dépenses de fonctionnement, elles s’élèvent à 504 170 000 F CFA en 2017 contre 289 870 000 F CFA en 2016, soit une augmentation de 214 300 000 F CFA en valeur absolue et 73,93% en valeur relative.
Les dépenses de transfert aussi connaissent une très grande hausse de 158,08 % en valeur relative. Elles sont estimées à 696 600 000 F CFA en 2017 contre 269 920 000 F CFA en 2016, soit une augmentation de 426 680 000 F CFA. Le transfert en capital représente dans le budget 2017 du ministère 1 015 000 000 F CFA contre 841 000 000 F CFA en 2016, soit une hausse de 20,69 % en valeur relative.
Des conventions pour la sécurité des Sénégalais de la diaspora
Hier, le ministre Mansour Sy a annoncé que ‘’le gouvernement a également tout mis en œuvre pour que les travailleurs de la diaspora puissent avoir la possibilité d’avoir une portabilité de leurs droits par rapport à la sécurité sociale’’. Il a commencé à proposer à tous les pays arabes une convention qui permette aux travailleurs sénégalais qui veulent aller dans ces pays de pouvoir signer leur contrat au Sénégal, de le faire viser par l’Administration du Travail. « Au Qatar, le président de la République a déjà affecté un inspecteur du travail là-bas pour les accompagner afin que tous leurs problèmes puissent être pris en charge. En amont, il est prévu un système d’accord inter-caisses entre l’Ipres et les employeurs pour que les cotisations de l’Ipres, celles de la caisse de sécurité sociale, puissent être tirées et virées régulièrement au niveau de ces institutions pour que les familles qui restent ici puissent en bénéficier », explique le ministre Mansour Sy.
Toutefois, le ministre du Travail souligne qu’aucun travailleur parti en Arabie Saoudite «n’a fait viser» son contrat par l’Administration du Travail au Sénégal. « Nous ne sommes pas informés. Le Sénégal n’est pas informé et les gens signent des contrats. Il faut que chacun d’entre nous soit impliqué dans ce combat pour que les Sénégalais qui veulent aller en Arabie Saoudite puissent signer leur contrat au niveau de l’Administration du travail pour se faire enregistrer, suivre, accompagner. C’est ce qui permettra que leurs droits soient garantis au niveau de ces différentes structures », recommande-t-il.
Pour le moment, le Sénégal a des conventions avec le Mali, la France, le Cap-Vert, etc. Il y a aussi la convention multilatérale de la Sipres avec la Mauritanie. Au sein de la Cedeao, les chefs d’Etat ont signé un arrangement qui règle la question.
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PENSIONS DE RETRAITE
L’Etat concocte un nouveau système de retraite
De 2012 à 2016, les pensions de l’Ipres ont augmenté de 40%. « Ces augmentations sont importantes. On aura un nouveau système retraite qui va allier le système actuel par répartition. Ce sera un système par capitalisation volontaire ou contributif. Les hypothèses sont en train d’être revisitées pour qu’au moment du départ, les travailleurs puissent avoir plusieurs pensions ; une pension de base, une pour le régime complémentaire, et autre pension pour le régime supplémentaire », renseigne Mansour Sy.
Hier, face aux députés, le ministre en charge des Organisations professionnelles et des Relations avec les Institutions a indiqué que le Conseil d’administration de l’Ipres a fait un certain nombre de propositions qui ont été votées et soumises à la tutelle technique et financière. « Ces propositions rallongent la durée de stage. Cela veut dire que si vous dépendez de l’Ipres pour prétendre à une pension, il faut travailler au moins pendant dix ans. Si ce n’est pas le cas, on va racheter ce que vous avez donné et on va vous donner une prime importante qui va permettre d’aller à la retraite dans des conditions optimales », précise-t-il.
Lutte contre l’évasion sociale
Il y a aussi un deuxième type de mesures prises. Elles touchent le relèvement des pensions de salaire qui ont été élevées à plus de 20%. Il faut cependant cotiser pendant un certain moment pour avoir une pension minimale. « Pour tout ce qui touche la question des retraites, nous allons vers une conférence sociale avec le ministre des Finances. Nous sommes en train de finaliser les dates et nous avons fourni des propositions en ce qui concerne les hypothèses, les réformes paramétriques à mettre œuvre, etc. En 2015, plus de 2 000 entreprises ont été visitées et sur ces 2 000, plus de 230 ont procédé à la résiliation, après la visite des inspecteurs du travail, parce que les pensions étaient coupées », révèle le ministre.
Cette lutte contre l’évasion sociale va, d’après lui, permettre de renforcer les visites au niveau des entreprises et faire en sorte que tous les entrepreneurs puissent respecter les dispositions en vigueur pour récupérer les cotisations dues et les reverser à l’Ipres.
MARIAMA DIEME