Une économie quasi à l’arrêt
Fermeture des frontières, des lieux de commerce, des restaurants et pleins d’entreprises et de secteur.
Au plan économique, l’année 2020 a été particulièrement morose. L’examen des indicateurs macroéconomiques en est une parfaite illustration. De 3% en 2019, les projections font état d’un déficit de 6% environ en 2021. Dans la même veine, le taux de croissance qui, pendant longtemps, s’est maintenu au-dessus de la barre des 6% va connaitre une baisse drastique pour se positionner sous les 1%. Pendant ce temps, la pression fiscale risquait aussi d’être assez faible, vu toutes les exonérations appliquées par l’Etat pour permettre à certaines entreprises et secteurs vitaux de l’activité de survivre à cette crise sans précédent.
Au Sénégal comme à l’étranger, des restrictions sans précédent ont en effet été mises en œuvre par les différents gouvernements. Fermeture des frontières, fermeture des lieux de commerce, fermeture des restaurants, des discothèques, de la quasi-totalité des entreprises dans le secteur touristique… Sans compter la fermeture des aéroports qui a entrainé dans la dèche toutes les compagnies aériennes du monde. Bref, c’est toute l’économie qui était en berne, avec ce qu’il est convenu d’appeler le grand confinement.
Les misères de la diaspora
Maillon essentiel de l’économie sénégalaise, la diaspora a été particulièrement touchée par la pandémie. En atteste cette étude réalisée par Ipsos en juillet sur financement de l’Agence française de développement, qui fait état d’une chute de 25% des transferts de la France vers l’Afrique. Habituée à venir à la rescousse de leurs proches basés au Sénégal, la diaspora était cette fois dans une posture de solliciter l’aide de leur pays d’origine. Ainsi, le gouvernement a eu à dégager une enveloppe de plus de 12 milliards de franc CFA pour les appuyer. Mais le plus difficile pour eux a été à n’en pas douter tous ces proches décédés en Europe et à qui on a refusé le rapatriement des corps pour bénéficier de l’enterrement souhaité.
Les 1000 milliards de questions sur le record de la Douane
Hier, c’est avec beaucoup de surprise que certains ont découvert les chiffres record de la Douane qui a franchi la barre symbolique de 1000 milliards FCFA de recettes, en cette année où tous secteurs de l’économie nationale et mondiale sont en berne. Sur un objectif de 717 milliards FCFA, les soldats de l’économie ont pu mobiliser 1000 milliards, soit 27 milliards de plus que l’année dernière. La question qui se pose est de savoir comment une telle prouesse a pu être réalisée ? Si les Gabelous ont pu réaliser une telle performance en année covid, pourquoi ne pourraient-ils pas faire bien mieux en année normale ? En attendant d’en savoir plus, le tout nouveau boss de la Douane mérite toutes les félicitations du gouvernement.
Dans tous les cas, cette belle note qui ferme 2020 va donner du baume au cœur de l’économie sur les rampes d’une relance hypothétique. Mais à entendre le Président Sall, l’espoir est encore permis. Il disait : ‘’L’histoire nous apprend que c’est en subissant l’épreuve du feu que le fer gagne en éclat’’. Il ajoutait : ‘’Plus la menace est forte, plus le Sénégal est mobilisé, plus la nation est unie’’. Aussi soulignait-il sur son compte twitter : ‘’Tenons bons, restons debout et combatifs’’. A l’orée de 2020, ces viatiques restent plus que jamais d’actualité.
Cinq présidents africains dont un en exercice disparus Loin des frontières sénégalaises, 2020 a aussi emporté un nombre très important de hautes personnalités. En Afrique, pas moins de cinq chefs d’Etat dont un en exercice, ont disparu cette année. Il s’agit de Pierre Nkurunziza, mort alors qu’il était en fonction. Au Mali, 2020 aura été particulièrement meurtrier avec les disparitions brutales de plusieurs hautes personnalités, dont deux anciens président de la République (Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré) ; le leader de l’opposition Soumaila Cissé, entre autres. Pendant ce temps, le Niger perdait son ancien président, Mouhamadou Tandja et le Ghana le charismatique Président John Rawlings. En Côte d’ivoire, deux fortes personnalités du gouvernement de Ouattara ont perdu la vie. Il en est ainsi de l’ancien dauphin et premier ministre Amadou Gon Coulibaly et du ministre en charge de l’Administration territoriale Sidiki Diakité, tous deux morts en pleine préparation de la campagne présidentielle. On pourrait aussi citer le célèbre saxophoniste Manu Dibango, le griot électrique Mory Kanté, pour ne citer que ceux-là. Mais les malheurs de 2020 ne se sont pas limités au continent africain. Deux seuls exemples pour le montrer : les morts de Kobe Bryant aux USA et Valéry Giscard d’Estaing en France. |
Mor AMAR