Thiès en attente de son engrais
MBOUR - HIVERNAGE Pas assez de semences, l’engrais indisponible Le début de l’hivernage de cette année est très particulier. Marqué par la présence de la Covid-19, il s’annonce très difficile pour les cultivateurs du département de Mbour qui n’ont pas encore reçu des semences à suffisance, ni même de l’engrais pour démarrer leurs activités. IDRISSA AMINATA NIANG Même si la météo a annoncé un hivernage pluvieux cette année, les cultivateurs du département ne pensent pas, pour autant, faire une bonne récolte. Ils sont entre recherche de semences et attente d’engrais. Dans cette situation d’attente et d’incertitude, certains cultivateurs ont commencé a lancé un cri du cœur afin de réussir leur saison 2020. C’est le cas des agriculteurs de Ndiaganiao qui déplorent d’ores et déjà les conditions dans lesquelles ils se retrouvent, en cette veille d’hivernage. ‘’La préparation de l'hivernage est très difficile pour les cultivateurs, parce que, souvent, ce qu'il faut vraiment au cultivateur pour préparer la saison des pluies, nous ne l'avons pas. Nous n'avons eu aucun soutien. Nous ne disposons pas actuellement d’éléments essentiels à l'activité de l'agriculture. Les éléments les plus importants, pour nous cultivateurs, ce sont les semences et les engrais’’, déplore le président des chefs de village de la commune de Ndiaganiao, Ndiouma Ndiaye. Encore que, précise-t-il, ‘’très souvent, ces intrants que nous recevons compliquent plus les choses qu’ils ne les facilitent, parce que, quand le promoteur vient, il arrive avec ses camions, mais ce qu'il nous livre ne peut même pas satisfaire la moitié de la population’’, déplore le chef du village de Kothiane. Il assure que beaucoup d’entre eux n’ont pas encore de semences, alors qu’ils n’attendaient que l’Etat. Dépité, il trouve que les subventions faites par l'Etat sur les intrants agricoles n'ont aucune valeur, puisque cela ne permet pas aux agriculteurs de se procurer ce dont ils ont besoin pour cultiver leurs terres pourtant si fertiles. Pour cette année, indique-t-il, ‘’il y avait deux qualités de semences d'arachide, ici. L'une est vendue à 17 500 F les 50 kg. L'autre est cédée à 13 500 F pour la même quantité. Encore qu’on a du mal à en trouver en quantité suffisante. Les cultivateurs prennent d'assaut le stock qui s’épuise rapidement. Les autres sont obligés de prendre leur mal en patience’’, se lamente le président des chefs de village. Selon Ndiouma Ndiaye, le deuxième problème auquel les agriculteurs de la commune sont confrontés, c'est celui des machines. ‘’Pour toute la commune, seules 10 machines y ont été acheminées. Dans des villages qui comptent entre 500 et 1 000 habitants, on leur demande de se partager une seule machine ou une houe. Finalement, pour régler le problème, on procède par tirage au sort. Celui qui gagne prend la machine’’, se désole-t-il. Face à cette difficile situation des agriculteurs, Ndiouma Ndiaye ne veut pas entendre parler d’un soutien conséquent de l’Etat. ‘’A dire vrai, nous avons l'impression que le président a oublié les cultivateurs du département de Mbour, particulièrement ceux de Ndiaganiao’’, peste-t-il. Au Service départemental de l’agriculture, Serigne Mansour Kane confirme que la situation n’est pas facile, et ce depuis fort longtemps. L’insuffisance des semences n’est pas une situation tout à fait nouvelle. Toutefois, il informe que pour certains produits, la mise en place a déjà démarré. Pour d’autres, pas encore et certains ont même déjà été vendus. Sur cette lancée, il a fait savoir que le département doit recevoir 661,4 tonnes d’arachide contre 631 l’année dernière. Actuellement, 598,4 tonnes ont été déjà vendues, soit 90,3 % du stock mis en place. Selon lui, il ne reste que la commune de Ngaparou qui doit recevoir 20 tonnes et la commune de Malicounda qui attend un reliquat, après avoir reçu 5 tonnes d’un promoteur qui a été changé. Pour les autres espèces, il est prévu 40 tonnes de maïs et 39 tonnes de sorgo, pour ne citer que celles-là. En ce qui concerne Ndiaganiao, M. Kane renseigne que la commune a déjà reçu globalement 66 tonnes d’arachide. Toutefois, il est vrai que la dotation en engrais n’est pas encore mise en place, comme dans toutes les autres communes du département. Ainsi, explique-t-il, il y a deux variétés d’arachide disponibles. On peut avoir la variété 55 écrémée à 165 F CFA le kilogramme en coque ou 330 F CFA en graine. On peut également avoir la 55 R2 certifiée à 175 F CFA. Pour les autres produits, le maïs est à 200 F CFA le kilo, le niébé ordinaire à 175 F CFA le kilo et le niébé certifié à 200 F CFA le kilo. Pour le mil, il s’agit d’un produit certifié dont le prix sera déterminé par les services compétents. Pour ce qui est des engrais, les subventions varient de 50 à 55 %. Du coup, le 6.20.20 utilisé pour la culture de l’arachide sera vendu à 6 100 F CFA les 50 kg, soit une subvention de 55 %. Les 15.15.15, communément appelé ‘’triple 15’’, utilisé pour le maïs, sera disponible au prix de 8 425 F CFA le sac de 50 kg, avec 50 % de subvention. Pendant ce temps, le 15.10.10 destiné à la culture du mil, subventionné à 50 %, sera vendu à 7 300 F CFA les 50 kg, et enfin l’urée, qui est un passe-partout, sera vendu à 7 975 F CFA les 50 kg. |