Publié le 22 Mar 2022 - 22:12
COMPÉTITIVITÉ DE L’ESPACE PORTUAIRE AFRICAINE

Les acteurs prônent une mutualisation des infrastructures

 

Les acteurs  portuaires de l’Afrique souhaitent une mutualisation dans leur secteur  pour plus de compétitivité. 

 

Le Sénégal accueille, du 21 au 23 mars, les réunions des comités techniques de l’Association de gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Une occasion pour le directeur général du PAD d’inviter ses paires à des  réflexions sur de nouvelles orientations pour les espaces portuaires. Il ne s’agit plus, d’après Aboubacar Sédikh Bèye, d’exercer uniquement des activités classiques  de débarquement et  d’embarquement, mais de travailler pour que ces Ports  soient conçus comme des endroits à valeurs ajoutées, d’emplois et d’innovations. Pour ce faire, le successeur de Cheikh Kanté prône une mutualisation de l’espace portuaire africaine.

Il est important, aux yeux de M. Bèye, que les délégués de ports comprennent qu’il ne s’agit pas d’instaurer une compétition entre eux, mais plutôt, de travailler ensemble pour que l’Afrique soit beaucoup plus ouverte au niveau du commerce mondial. ‘’Nous vivons dans un monde globalisé et l’axe 1 du Plan Sénégal émergent porte sur la transformation structurelle de nos économies et les Ports sont les endroits de facilitation du commerce mondial. Si l’Afrique, avec 1,2 milliard, ne représente que 3%, les Ports doivent réfléchir sur comment ils peuvent participer à faire porter ce taux à 10%. Il faut réfléchir sur pourquoi les marchandises qui viennent de l’Asie passent d’abord par l’Europe, avant de revenir en Afrique. Si les Ports se regroupent et travaillent ensemble, on devrait avoir des lignes directs qui viennent en Afrique’’, préconise le directeur général du Port autonome de Dakar.

M. Beye rappelle d’ailleurs que la pandémie de la Covid-19 a montré la résilience de leur domaine, ce qui constitue, indique-t-il, un avantage à prendre en compte pour investir davantage sur ces infrastructures. ‘’On ne doit plus travailler en solo, mais plutôt, en synergie et que les Ports puissent communiquer’’.

Dans le même sillage, la Communauté des acteurs portuaires (Cap) a également  milité pour davantage de coopération dans le secteur. A ce sujet, le président de l’association indique qu’il s’agit d’aller au-delà du Sénégal et d’associer ceux de l’Afrique de l’ouest et du centre qui doivent se compléter pour plus de compétitivité. ‘’Nous attendons de ces assises des réflexions pour accompagner l’encadrement juridique par rapport aux outils qui permettent ces politiques’’, a renseigné Baba Tall.

Stratégies

Le Secrétaire général de l’Association de gestion des Ports en Afrique de l’Est et du Centre pense qu’il est temps pour l’Afrique de développer un commerce continental avec les difficultés notées dans l’axe Nord-Sud. Ainsi, pour atteindre cet objectif, Jean Marie Koffi estime qu’il est avant tout impératif de se poser certaines questions relatives, entre autres, aux stratégies à mettre en place. ‘’C’est par les Ports que les marchandises rentrent et qu’elles sortent, donc, les autorités portuaires doivent suffisamment s’impliquer avec les douanes pour que dans ce commerce, les trafics soient assurés’’, fait savoir M. Koffi.

Il renseigne, en outre, que de nombreuses questions en rapport étroit avec les Ports, l’encadrement juridique, les guichets uniques, la digitalisation de la gestion des ressources humaines seront abordées pendant ces réunions, afin de prolonger le débat du 41ème conseil annuel. ‘’Il sera aussi question d’engager les débats sur les coûts de transport élevés pour les chargeurs et les moyens pour entrevoir leur réduction dans la sous-région. Les conclusions de ces travaux seront transmises au comité directeur et au conseil pour avis et orientation  nécessaire’’, informe-t-il.

Ainsi, cette rencontre qui s’est tenue ces deux dernières années en mode virtuelle, à cause de la pandémie de la Covid-19, porte sur ‘’l’adaptation des outils de pilotage managérial à la crise de la Covid-19’’, ‘’l’encadrement juridique des guichets uniques portuaires’’ et ‘’la digitalisation de la gestion des ressources humaines’’. Ce dernier point, indique-t-on, permettra de réfléchir sur l’état des lieux de la réglementation en matière de guichet unique portuaire où l’invite est faite aux membres de ce comité d’adopter une démarche prospective sur ce thème d’actualité. 

HABIBATOU TRAORE 

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