Les présidents Sall et El Ghazouani posent la première pierre
Les tracasseries au poste frontalier avec la Mauritanie seront bientôt de vieux souvenirs, avec le démarrage officiel des travaux du pont de Rosso. Les présidents mauritanien et sénégalais ont procédé, ce mardi, à la pose de la première pierre sur la rive droite, au village de Ndiourbél. L’ouvrage de 1,4 km de long coûtera un peu plus de 58 milliards de francs CFA.
Resté longtemps au stade des annonces, le pont de Rosso sera finalement réalisé. La Mauritanie et le Sénégal ont procédé, hier, à la pose de la première pierre de l’infrastructure qui se fera avec l'appui de partenaires financiers dont l'Union européenne, la Banque africaine de développement et la Banque européenne d'investissement. Ce projet d'infrastructure phare d'intégration régionale, lien crucial entre les pays frères et maillon du corridor Dakar - Le Caire, sera accompagné de mesures de facilitation de transport et de commerce.
En plus de sa contribution à l'intégration régionale, la réalisation du pont aura aussi un effet réducteur appréciable sur la pauvreté dont l'incidence est particulièrement élevée dans la zone d'influence du projet au Sénégal et en Mauritanie. Pour le président de la République islamique de la Mauritanie, la construction du pont de Rosso est une réponse appropriée pour les deux Etats de structurer et de formaliser les liens d'échanges économiques, d'amitié et de fraternité qui ont toujours uni les deux peuples.
"Dans leurs échanges économiques, socio-culturels et religieux, nos populations n'ont jamais perçu ce fleuve comme une barrière de séparation, mais plutôt comme une ressource commune qui nourrit davantage les liens qui les unissent", a déclaré le président Mouhamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Avant d’ajouter que l'intense trafic entre le Maghreb et même l'Europe via la traversée de Rosso, a rendu nécessaire la réalisation de l'ouvrage. "Le pont assurera une circulation fluide entre le sud de la Mauritanie et le nord du Sénégal. Il fera également progresser les échanges commerciaux le long des corridors transafricains Tanger - Lagos et Alger - Dakar, renforçant ainsi l'intégration entre l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb", a poursuivi le président Ghazouani.
Prenant la parole, le président Macky Sall a, lui, magnifié les excellentes relations entre les pays et rappelé la longue histoire qui les réunit. "Les anciens ont tracé droit le chemin à suivre pour le bien de notre destin partagé, avec l'organisation de l'OMVS et ses nombreuses réalisations depuis 1972. Ce faisant, ils avaient laissé à notre charge la responsabilité de poursuivre la marche de l'histoire. En ce jour de 30 novembre 2021, nous sommes dans la continuité de l'histoire. Sur les traces de nos anciens, nous pouvons être fiers d'eux et fiers d'assumer leur héritage, en ajoutant une nouvelle pierre à notre édifice commun", a déclaré le président Sall.
Il considère ce projet de pont comme un trait d'union entre le Nord et l'Afrique subsaharienne.
Même son de cloche chez la représentante de l'Union européenne, partenaire financier du projet, pour qui le pont de Rosso est un emblème de cette ambition portée par deux pays, mais attendue aussi par leurs voisins, dans la région et au Maghreb, et au-delà, en Europe. "Construire un pont, c'est un acte fort, une projection vers demain, presque un rêve, d'optimisme et de résolution à renforcer toutes les facettes d'une relation économique, commerciale, sociale et humaine", a soutenu Irène Mingasson.
ADAMA SENE (SAINT-LOUIS)