Madiambal Diagne conteste sa condamnation, face à l’absence de Téliko
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Madiambal Diagne a été condamné en première instance pour diffamation à l’encontre du magistrat Souleymane Téliko. L’affaire trouve son origine dans des déclarations faites par M. Diagne lors d’une émission, au cours de laquelle il a évoqué un rapport des Chambres africaines mentionnant des indemnités indûment perçues par Téliko.
Selon Madiambal Diagne, ses propos visaient à défendre l’institution judiciaire et étaient fondés sur des preuves. À la barre, il a affirmé que cette affaire n’aurait jamais dû arriver en jugement. ‘’Les parties s’étaient initialement mises d’accord, mais la partie civile s’est rétractée par la suite’’, a-t-il expliqué. Il se considère comme une victime, ayant agi par souci de justice. ‘’J’ai défendu l’institution judiciaire. Si cette posture doit me valoir une condamnation, je l’accepte’’, a-t-il déclaré.
Madiambal Diagne a également dénoncé des irrégularités procédurales : ‘’Je n’ai pas été cité régulièrement, mes droits ont été bafoués et on m’a refusé la parole lors de l’audience. La partie civile m’a insulté, mais ces propos n’ont pas été consignés dans le plumitif.’’ Il a intenté une procédure contre Téliko, mais celle-ci a été rejetée en raison de l’absence de traces écrites des insultes.
Maitre Abdou Dialy Kane, avocat de Madiambal Diagne, a souligné que son client ne pouvait être poursuivi que comme complice et non comme auteur principal. ‘’La procédure est viciée. La citation initiale ne respecte pas les règles et la cour ne peut pas requalifier les faits en matière de délit de presse. La décision de première instance n’est pas fondée en justice’’, a-t-il plaidé, demandant l’annulation des poursuites.
Maitre Arona Basse, un autre avocat de la défense, a ajouté que la citation était nulle, car elle ne mentionnait pas les textes visés.
Le représentant du procureur général a pris la parole, bien que le parquet n’ait pas fait appel. Il a estimé que le jugement de première instance était régulier et bien motivé, demandant sa confirmation. Maitre Mbaye Sène, avocat de la partie civile, a défendu Téliko, décrivant ce dernier comme un ‘’digne magistrat’’ dont les qualités ont justifié sa nomination. ‘’Les faits diffamatoires sont là et leur auteur les a reconnus’’, a-t-il affirmé, insistant sur la gravité des accusations portées contre son client.
La cour rendra sa décision le 3 mars prochain.