Publié le 14 Nov 2012 - 16:33
DRAME MYSTERIEUX À NOUAKCHOTT

Une domestique sénégalaise retrouvée morte dans sa  chambre

 

Ndèye Fatou Diop Ndiaye, une Sénégalaise d'une trentaine d'années, a été retrouvée morte dans sa chambre à Tevragh-Zeina-E-Nord, un quartier chic de Nouakchott. À côté de l'employée de maison, un fœtus et un placenta enveloppés dans un drap ont été découverts. De nombreuses interrogations demeurent sur cet énième décès d'une bonne de nationalité étrangère.

 

Dans la matinée du 12 novembre, lorsqu'à 11 h, la famille employant Ndèye Fatou Diop Ndiaye constate son absence, elle décide de s'enquérir de la situation. Des membres de la famille frappent à la porte de sa chambre, mais n'obtiennent aucune réponse. Ils décident de défoncer la porte. Une fois à l'intérieur, ils découvrent le corps sans vie de la domestique.

 

Il y a du sang partout. Mais les intrus sont au comble de l'horreur lorsqu'ils découvrent, gisant à côté de la bonne, un fœtus et un placenta enveloppés dans un drap. Un plat de riz déposé la veille à 14 h n’a pas été touché. La police, les sapeurs-pompiers et le consul de l’ambassade du Sénégal sont aussitôt alertés. Après les constats d'usage, la dépouille est acheminée à l’hôpital de l’Amitié, pour les besoins de l’autopsie.

 

Le lendemain, les occupants de la maison, le patron notamment, ont été entendus par la police du 4e arrondissement de Nouakchott qui a diligenté une enquête pour déterminer les véritables causes de la mort de cette Sénégalaise. Selon les témoignages des voisins et des cohabitants, la défunte Ndèye Fatou Diop vivait et travaillait dans ce domicile depuis plus de deux ans. Ses employeurs, qui ont refusé tout commentaire, sont incriminés et leur responsabilité est engagée dans ce qui est arrivé à la femme sénégalaise.

 

Car, d’après les témoignages, Ndèye ne sortait pas et s’adonnait aux multiples travaux domestiques. Selon toujours des sources proches des enquêteurs et de l’entourage, Ndèye Fatou, née le 17 mars 1977 à Pikine, de Séga et de Fatoumata Diop, s'est rendue en Mauritanie sur la demande de celle qui l'employait, grâce à l'intervention d’un membre de la famille maraboutique Niassène, pour travailler comme ''bonne'' dans sa maison.

 

L’ambassade du Sénégal s'insurge contre ces ''cas''

 

L’ambassade du Sénégal, qui suit de près l’évolution de l’enquête, regrette que de tels cas puissent se produire dans des circonstances difficiles à comprendre. C’est pourquoi, a lancé M. Dione, le 2e conseiller chargé des affaires consulaires : ''Nous demandons une enquête minutieuse et rapide pour déterminer les vraies causes de cette mort''.

 

En effet, la patronne aurait renvoyé son gardien avant le drame. Assez pour que nos interlocuteurs estiment qu'il y a anguille sous roche. Les autorités consulaires n'excluent pas une contre-autopsie, en attendant les résultats de l’autopsie et de l’enquête. Les parents de la défunte sont en route pour venir récupérer la dépouille de leur fille.

 

Cette histoire rappelle beaucoup d’autres cas de morts aussi mystérieuses dont les victimes sont pour la plupart des Sénégalaises arrivées en Mauritanie dans des conditions aussi nébuleuses. Ceci, en dépit de nombreuses campagnes de sensibilisation au profit des parents qui livrent leurs enfants ou leurs filles aux demandeurs mauritaniens. Car, le constat est que nombre d'entre elles n’échappent pas au mauvais sort, comme Ndèye Fatou Diop dont la mort suscite beaucoup d’interrogations à Nouakchott.

 

Aujourd’hui, cette affaire remet au goût du jour certaines pratiques douteuses et récurrentes, et interpelle sur les conditions de séjour des femmes domestiques sénégalaises en Mauritanie. Dans la mesure où, la mort de Ndèye Fatou Diop Ndiaye laisse perplexe et soulève l’épineuse question du traitement réservé à cette catégorie de travailleuses.

 

 

Ibou BADIANE, (Correspondant en Mauritanie)

 

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