Une dégradation du déficit commercial de 53,1 milliards en novembre
Le déficit commercial s’est dégradé de 53,1 milliards, en rythme mensuel, pour s’établir à 169,7 milliards. Selon le point mensuel de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) publié, hier, cette situation s’explique par une hausse des exportations de biens pour une valeur de 25,5 milliards, moins importante que celle des importations pour 89,3 milliards, en variation mensuelle.
Le commerce extérieur sénégalais s’est illustré, en novembre 2020, par la dégradation du déficit commercial de 53,1 milliards, en rythme mensuel. Celui-ci s’est établi à 169,7 milliards, selon le point mensuel de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) rendu public hier. Dans le document, la DPEE explique que cette situation résulte d’une hausse des exportations de biens à hauteur de 25,5 milliards, moins importante que celle des importations estimées à 89,3 milliards, en variation mensuelle.
Ainsi, le taux de couverture des importations par les exportations est estimé à 43,2 % contre 47,71 % en octobre 2020, soit un recul de 4,5 points de pourcentage.
La direction en charge de la prévision et des études économiques informe que les exportations de biens sont évaluées à 163,6 milliards au mois de novembre 2020 contre 138,1 milliards un mois auparavant, soit une de 25,5 milliards. Ce qui traduit, essentiellement, le renforcement de la valeur des exportations de produits alimentaires pour 22,0 milliards, d’or brut à hauteur de 6,9 milliards. Mais aussi d’engrais minéraux et chimiques, pour un montant de 4,1 milliards et de zircon de 2,1 milliards. ‘’La hausse des exportations de produits alimentaires est, en partie, tirée par les produits arachidiers (+13,7 milliards), halieutiques (+4,7 milliards) et les ‘préparations de soupes, potages et bouillons’ (+3,4 milliards). En revanche, les ventes à l’extérieur d’acide phosphorique et de titane se sont, respectivement, contractées de 7,5 milliards et 2,4 milliards, en rythme mensuel’’, rapporte le document.
Sur un an, la même source renseigne que les exportations de biens se sont confortées, atteignant 35,8 milliards, en novembre 2020, reflétant, principalement, la progression des ventes à l’étranger d’or brut de 19,2 milliards, de produits alimentaires de 13,1 milliards, d’engrais minéraux et chimiques pour 4,3 milliards et de ciment de 1,7 milliard. S’agissant des produits alimentaires, la bonne tenue des exportations est, principalement, liée à la progression des ventes de produits arachidiers pour une valeur de 13,8 milliards et de ‘’préparation de soupes, potages et bouillons’’ pour 1,7 milliard.
Cependant, les ventes à l’étranger de produits pétroliers pour une somme de 8,2 milliards, d’acides phosphoriques de 5,2 milliards, de titane de 1,6 milliard et de ciment de 0,9 milliard se sont repliées sur la période sous revue.
Le point mensuel de la DPEE rapporte que les exportations du Sénégal destinées à la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) se sont établies à 36,9 milliards en novembre 2020 contre 26,4 milliards un mois plus tôt, soit une augmentation de 10,5 milliards. ‘’La part de l’UEMOA dans les exportations totales du Sénégal s’est située à 22,6 % en novembre 2020, soit un surplus de 3,5 points de pourcentage, en variation mensuelle. Également, le poids des exportations du Sénégal vers le Mali dans les exportations totales de l’Union s’est amélioré de 4,5 points de pourcentage, s’établissant à 68,8 % en novembre 2020. Le ciment reste le principal produit exporté vers ce pays partenaire avec une part estimée à 22,0 % contre 26,6 % en octobre 2020’’, relève la note.
Hausse des importations en novembre 2020
Il convient de relever également, selon la même source, que les importations de biens se sont accrues de 89,3 milliards au mois de novembre 2020 pour se situer à 378,7 milliards. Une situation qui est imputable, notamment, au renforcement des achats à l’étranger de produits pétroliers à hauteur de 30,1 milliards, de ‘’machines, appareils et moteurs’’ pour 30,0 milliards. Mais aussi de ‘’véhicules, matériels de transport et de pièces détachées’’ dont les achats sont évalués à 12,7 milliards, de produits pharmaceutiques à 3,2 milliards et de produits alimentaires à 1,7 milliard. ‘’La progression des importations de produits pétroliers est, essentiellement, liée à l’accroissement de la valeur des achats des huiles brutes de pétrole (+26,5 milliards). Les produits raffinés de pétrole ont, également, progressé de 3,6 milliards. S’agissant des importations de produits alimentaires, la hausse est, principalement, justifiée par l’accroissement des achats à l’extérieur de riz (+8,1 milliards) et de fruits et légumes comestibles (+2,7 milliards) amoindrie, toutefois, par les acquisitions de ‘froment et méteil’ (-2,9 milliards) et de maïs (-1,4 milliard)’’, relate le document.
En glissement annuel, la DPEE fait savoir que les importations de biens se sont inscrites en hausse de 33,5 milliards au mois de novembre 2020. Ceci sous l’effet de la progression des achats de ‘’machines, appareils et moteurs’’ de 13,1 milliards, de produits pétroliers de 12,4 milliards, de produits alimentaires de 12,1 milliards. Et également de produits pharmaceutiques pour 4,0 milliards et de ‘’véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles’’, à hauteur de 1,8 milliard.
Au titre des importations de produits alimentaires, la hausse est, essentiellement, expliquée par le riz, dont les importations sont estimées à 9,4 milliards, les fruits et légumes comestibles à 3,0 milliards, le ‘’froment et méteil’’ de 2,7 milliards et les ‘’huiles, graisses animales et végétales’’ de 1,0 milliard.
Pour ce qui est des importations de produits pétroliers, selon la DPEE, la progression est imputable, particulièrement, aux achats d’huiles brutes de pétrole de 26,5 milliards sur la période sous revue. Concernant les importations de biens en provenance des pays de l’UEMOA, elles sont évaluées à 6,9 milliards au mois de novembre 2020 contre 4,4 milliards le mois précédent. Elles ont, ainsi, représenté 1,8 % de la valeur totale des importations de biens au mois de novembre 2020, contre 1,5 % un mois auparavant.
La Côte d’Ivoire demeure le principal fournisseur du Sénégal au sein de la zone, avec une part évaluée à 78,7 % en novembre 2020 contre 88,8 % en octobre 2020, soit une perte de part de marché de 10,1 points de pourcentage. Les achats en provenance de ce pays ont principalement porté sur les ‘’fruits et légumes comestibles’’, les ‘’matières plastiques artificielles’’ et les ‘’bois et ouvrages’’ avec des parts respectives, de 19,1 %, 11,8 % et 8,0 % au cours du mois de novembre dernier.
MARIAMA DIEME