Publié le 24 Nov 2013 - 14:09
Elections au Mali

Un début de vote dans le calme

AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

 

Au Mali, c’est aujourd’hui le premier tour des élections législatives. Plus de 6,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, dans tout le pays. Ils doivent choisir entre 410 listes de candidats pour 147 postes de députés. Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche 24 novembre au matin à 8 heures. Pour le moment, cette journée de vote se déroule dans le calme. Après le coup d’Etat de mars 2012, et la longue transition qui s’en est suivie, les Maliens sont aujourd’hui désireux de tourner la page.

Cette journée de vote au Mali a débuté de manière très calme même. On peut déjà clairement constater qu’on est loin de l’affluence historique de la présidentielle de cet été. C’est très net, à vue d’œil, et c’est ce que confirment d’une même voix les équipes électorales et les observateurs. Mais nous n'en sommes qu'à la moitié de cette journée de vote, on verra si la mobilisation se renforce dans les heures qui viennent.

Ce que l’on peut dire aussi, c’est que pour le moment tout se passe bien. Le matériel électoral ne manque pas, les bureaux ont ouvert à l’heure, le personnel est présent.
Les observateurs font part de très légers dysfonctionnements ça et là, par exemple du personnel électoral arrivé en retard, mais vraiment rien de significatif.

Les électeurs semblent n’avoir aucun souci pour se repérer, donc pas de confusion dans les bureaux comme ça avait été le cas lors de la présidentielle. Et c’est également le cas dans le nord du pays où, selon les observateurs nationaux, tout se déroule sans problème majeur. La journée de vote est donc tranquille.

Devoir accompli

Les électeurs sont là. Certains étaient devant leur bureau de vote avant l’ouverture, pour pouvoir faire leur devoir de citoyen avant d’aller travailler. Des électeurs très motivés : l’un d’entre eux disait qu’il était là pour le développement du Mali. Pour lui, ces élections sont importantes parce qu’elles sont une étape de la reconstruction du pays.

Plus précisément, ils sont nombreux à avoir dit qu’ils étaient venus voter parce que ces législatives vont doter le pays d’une Assemblée nationale, et qu’il est important pour eux de contribuer au retour du Mali à la stabilité et à l’ordre constitutionnel. « Le Mali doit avoir toutes ses institutions, sinon il n’y a pas de République, il n’y a pas de démocratie », a commenté un électeur.

Après le coup d’Etat de mars 2012, et la longue transition qui s’en est suivie, les Maliens sont aujourd’hui désireux de tourner la page. C’est ce qu’ils avaient commencé à faire cet été en élisant leur président. Et c’est ce qu’ils finissent de faire aujourd’hui en élisant leurs députés.

ZOOM : Dans un bureau de vote de Bamako

Mamadou Traoré était parmi les premiers dans le centre de vote de l’école Nelson-Mandela à Bamako pour remettre le pays sur les rails de l’ordre constitutionnel : « Je suis venu voter pour mettre sur pieds les institutions de la République, pour que l’ensemble soit sur place parce que c’est lui qui vote les lois, les institutions. Quand il n’y a pas d’ensemble là, il n’y a pas de République. Obligatoirement, il nous faut voter ».

Diaba Diakité et Massa Berthé, eux, ne veulent pas seulement se doter de députés, ils veulent du changement. « C’est important parce qu’on devait rouvrir l’Assemblée nationale totalement, dit Maca. Je suis là pour soutenir la candidature des jeunes parce que, quand on renouvelle l’Assemblée nationale, c’est les jeunes et ils ont des nouvelles initiatives pour le pays. Parce qu’avec les vieux ça n’a pas beaucoup marché, maintenant on va voter pour les jeunes. Je pense que ça peut changer les choses parce que les gens commencent à changer de mentalité ».

« Je suis venu voter pour qu’on ait une Assemblée digne de ce nom, poursuit Diabada. C’est important pour moi de choisir mon député. J’attends quand même un grand changement parce qu’il ne faut pas voter des lois qui ne correspondent pas du tout à l’aspiration du peuple ».

Malgré le volontarisme des électeurs présents, une chose est claire : ils sont nettement moins nombreux que lors de la présidentielle de l’été dernier.

ZOOM : Le vote à Kati... et dans les régions du Nord

A Kati à quelques kilomètres de Bamako, où se trouve le camp militaire des ex- putschistes du 22 mars, il n’y avait pas de trace de membres de la junte. Il n’y avait pas de militaires en uniforme, en tout cas dans la ville. Le vote était calme.

A l’école privée Django-Cissé, au nord. Cette fois-ci une heure après le début des opérations de vote, il n’y avait pas de monde, à la différence du deuxième tour de la présidentielle d’août dernier au même endroit. Il y avait quatre votants à peine, alors qu’au deuxième tour de la présidentielle il y avait déjà 14 votants. C’était donc calme. Le matériel électoral était là. L’ambiance était plutôt bon enfant.

Dans le reste du Mali, y compris dans ces trois régions sensibles du nord -Gao, Tombouctou et Kidal- c’est globalement calme aussi. Il n’y a pas de monde à Kidal, dit-on là-bas. Quelqu’un a témoigné : « Dans le bureau de vote où je suis allé voter, il y avait plus d’agents électoraux que d’électeurs ». Vote calme également à Gao avec une influence plutôt plus importante qu’à Kidal, d’après nos informations.

Quelques incidents au nord-ouest de Bamako

Quelques incidents quand même, à Goundam au nord-ouest de Bamako. Tieck Diadé Sango, président de la Commission électorale nationale locale du cercle de Goundam, raconte qu’ils ont été informés de plusieurs anomalies.

D’abord dans une importante localité de la zone, sur 22 bureaux de vote, seuls 14 sont arrivés à destination et que les 14 arrivés à destination, 10 bureaux de vote auraient été enlevés par un élu. Seulement quatre bureaux sur les 22 sont arrivés à destination. On nous signale également un autre incident dans la localité de Léré : un bureau de vote aurait été enlevé par des hommes armés.

A part ces incidents, à part ces anomalies, globalement dans le nord du Mali, il n’y a pas eu d’incidents. Il n’y a pas eu d’attentats d’après nos informations pour le moment.

 

RFI.fr

 

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