Gadio préconise une stratégie commune claire
La question du boycott de l'élection présidentielle de février 2012 est agitée dans certains secteurs du M-23 après la validation de la candidature de Wade par le Conseil constitutionnel. En conférence de presse hier, le Dr Cheikh Tidiane Gadio est monté au créneau pour en écarter l'éventualité auprès de ses camarades du M-23. ''Il est hors de question de boycotter la présidentielle'', affirme le leader du Mouvement politique citoyen/Luy jot jotna (Mpcl).
Pour le Dr. Gadio, cette idée de boycott ne serait pas comprise par les ''partenaires'' ''amis'' et ''alliés'' de la communauté internationale dans la mesure où ils ont commencé à se battre avec les Sénégalais pour un processus électoral transparent et crédible, inclusif et respectueux de la Constitution. De fait, il estime que le seul combat qui vaille au stade actuel, c'est de définir une stratégie commune claire contre ce ''coup d'état constitutionnel perpétré par Wade.'' Car, soutient-il, ''un coup d'état constitutionnel mène au coup d'état électoral''. ''Si Abdoulaye Wade persiste et signe dans son coup d'état constitutionnel, il va se déclarer vainqueur le soir du 26 février'', s'est convaincu le leader du Mpcl qui pense dans la foulée qu'il faut dans tous les cas de figure être dans le processus.
D'autre part, Cheikh Tidiane Gadio estime que ''si dans deux jours, les leaders du M-23 oublient le combat contre le coup d'état constitutionnel de Wade, déploient les grands moyens pour aller chercher le vote des Sénégalais, cela veut dire de façon consciente ou pas qu'ils l'ont avalisé''. Raison pour laquelle il appelle à ce que ''la mobilisation principale essentielle, l'énergie, les moyens, tout soit mis à profit pour barrer d'abord la route au coup d'état constitutionnel de Wade''.
Dans le même registre, l'ex-chef de la diplomatie sénégalaise a affirmé que ''ceux qui pensent pouvoir battre le président sortant malgré les conditions actuelles, sont en train de créer les conditions de la victoire de Wade''. Face à un tel cas de figure, le Mpcl s'engage à ne pas reconnaître tout pouvoir né d'un coup d'état électoral, et à lancer une campagne internationale pour la reconnaissance de la coordination des leaders du M-23.
ASSANE MBAYE